7e art : coup de projecteur sur Ronnie Kabuika

Samedi 11 Mars 2017 - 12:25

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Nom bien connu à Kinshasa, le réalisateur rempli d’enthousiasme est un « one-man band » (homme-orchestre), mais surtout l’un de ceux qui croient dur comme fer en l’avenir de l’industrie du cinéma congolais et bataillent avec énergie à cet effet en misant en partie sur la synergie de ses pairs.

Ronnie KabuikaIl aime à se présenter comme « un artiste tout simplement » , parce que dit-il : « J’ai évolué avec le temps dans plusieurs domaines de l’art. Les arts plastiques, les arts visuels, la musique et le cinéma ». Mais quoiqu’il en soit, il l’affirme haut et fort, le dernier cité prend le dessus sur toutes les autres formes d’art. En effet, explique-t-il à ce propos : « Le cinéma, c’est le 7e art, celui qui réunit toutes les autres formes artistiques que j’ai pratiqué. C’est le tout en un ».

Dans le 7e art, Ronnie Kabuika brandit d’abord sa casquette de réalisateur. Et d’ajouter aussitôt : « Compte tenu du fait que le réalisateur dans un environnement comme le nôtre est tenu de temps en temps de jouer au producteur, j’ai monté ici au pays une structure de production. C’est une tâche que l’on accomplit quand le contexte l’exige mais c’est toujours plus intéressant de se concentrer sur une seule tâche dans un projet. Mais de temps en temps, lorsqu’il n’y a pas de personnes capables de faire certaines choses, de prendre certaines responsabilités localement, l’on est obligé de s’y mettre, d’être au four et au moulin. Ainsi il arrive que l’on se retrouve à mener la barque à la fois comme producteur, réalisateur, scénariste, directeur photo parce que je fais aussi de la cinématographie ou encore à gérer la postproduction. Et étant aussi musicien, il peut arriver que je me retrouve à composer la musique d’un film, faire le mixage du son, le montage et l’étalonnage. Voilà une sorte de “one-man band“. Ce que je ne souhaite pas toujours mais puisque nous travaillons dans le cadre d’une industrie naissante du cinéma avec peu de moyens, c’est aussi quelque part un avantage. Mais j’aime par-dessus tout ma casquette de réalisateur ».

Long - court métrages et séries

Ronnie Kabuika se plaît bien dans sa peau de réalisateur. Les réalisations accumulées au fil des ans témoignent de sa passion à accomplir sa besogne. Il a à son actif un certain nombre de films. En y regardant de près l’on se rend compte qu’il s’efforce à diversifier son répertoire. Au nombre de ses réalisations, il cite dès lors « des courts métrages à l’instar de L’Autre moi, Mabele et Suradji ». Et, dans le lot, il y a également les trois saisons de L’Équipe, cette série TV assez familière aux Kinois qui l’apprécient d’ailleurs. Ils la connaissent assurément mieux que les films précités grâce à sa large diffusion locale sur le petit écran. Ronnie Kabuika se réjouit d’avoir aussi affiné son talent à la faveur de coproductions internationales notamment avec True Dream en Afrique du Sud. Il a également évoqué un projet en cours intitulé Sunny side. Et, le réalisateur kinois ne pouvait faire l’impasse sur son premier long métrage, Villa Matata. La première de la comédie à Kinshasa était un carton plein. La liste n’est pas exhaustive. Sans plus de commentaires, il a signalé que « d’autres projets et collaborations sont en cours ».Un extrait de Villa Matata

En ce qui concerne Villa Matata, Ronnie est fort ravi « des retours intéressants à l’international ». Il faut relever qu’elle est l’une des rares fictions de RDC à avoir été vu notamment sur TV5 et A+. et qu’il ait ainsi « atteint son objectif ». Car, soutient-il : « Nous n’avions pas la prétention, avec le peu de moyens que nous avions mis sur cette production-là, de faire un blockbuster hollywoodien. C’était juste une carte de visite, question de montrer qu’il y avait du talent, du potentiel et qu’il valait la peine d’investir dedans. Nous sommes très contents de l’accueil qui a été réservé à ce film sur le plan international. Villa Matata ce n’est pas seulement un long métrage unitaire mais une version longue d’un projet de série télévisée actuellement en développement. Il y aura donc davantage du rire dans la suite ».

Pour l’heure, Ronnie a cessé toute activité avec sa structure de production au niveau local. Cependant, il travaille en synergie avec ses pairs de Kinshasa et d’ailleurs pour des projets communs. « Ce n’est pas facile de monter et faire fonctionner une structure de production cinématographique dans un pays comme le nôtre. Nos principales activités ont été dirigées vers un autre lieu. Mais l’amour de notre pays pour lequel nous comptons faire des choses nous a porté à collaborer avec d’autres structures locales dans le but de créer une véritable industrie de cinéma ici ».

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Ronnie Kabuika Photo 2 : Un extrait de Villa Matata

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