Administration publique : le front social en ébullition

Lundi 24 Juillet 2017 - 18:13

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Les conditions socioprofessionnelles des Congolais continuent à se dégrader dans plusieurs secteurs. Plusieurs catégories socioprofessionnelles du secteur public revendiquent l’amélioration de leurs conditions salariales…  

La situation économique actuelle est tellement précaire qu’elle n’incite à aucun optimisme. Bien au contraire, les Congolais assistent impuissants à la dégradation continue du tissus économique. L’inflation est galopante et la réserve en devises du pays est presque inexistante. Les maigres salaires accordés aux agents et fonctionnaires de l'État ne permettent plus à ces derniers de nouer les deux bouts du mois. Avec la hausse exagérée des prix sur le marché, corollaire de la dépréciation persistante du franc congolais, les agents de l’État ne savent plus à quel saint se vouer. Ils logent, depuis lors, le diable dans leurs poches. Et face à l’indifférence du gouvernement Tshibala, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Prenant la mesure de la situation, le collectif des syndicats de l’administration publique a décidé de sortir le grand jeu pour tenter de sauver ce qui peut l‘être dans un contexte de paupérisation généralisée. Depuis le 24 juillet, les fonctionnaires observent, à l’appel de leurs syndicats, une grève générale sur toute l‘étendue du pays. Une situation qui procède du constat d’indifférence que le pouvoir public continue d’afficher par rapport à leurs revendications salariales. Alors qu’il s’est engagé lors de son investiture à rehausser le salaire des agents et fonctionnaires de l‘État en faisant passer le taux de 930 FC le dollar à 1425 FC, Bruno Tshibala s’est rétracté au grand dam des récipiendaires. Ces derniers s’entendent dire que leur salaire du mois de juillet en cours ne sera pas réajusté. D’où la colère exprimée par les requérants qui veulent pousser le gouvernement à tenir son engagement. « La vie du fonctionnaire congolais n’est pas du tout enviable. Les rémunérations sont insuffisantes. L’homme lui-même se trouve dans une situation d’humiliation », s’est plaint un syndicaliste.    

D’autres catégories socioprofessionnelles se retrouvant dans la même situation à l'instar des médecins ont également promis de sévir pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions sociales. Dans le lot, il faudrait aussi insérer les professeurs d’université, les infirmiers ainsi que les médecins qui, depuis quelque temps, observent un service minimum dans les hôpitaux publics. Quant aux magistrats, ils sont revenus sur la suspension de leur grève décrétée dernièrement. « Nous avons focalisé notre attention sur les promesses qui nous étaient faites par l’exécutif pour que le magistrat soit rémunéré mensuellement à la hauteur de 1 600 dollars », a laissé entendre Isofa Nkanga Edmond, président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac). Cette promesse n’a malheureusement pas été tenue.

Et pour obtenir gain de cause à leur revendication qui semble ne pas avoir du répondant auprès des décideurs, le Synamac a décidé de passer outre le Conseil supérieur de la magistrature qui, d’après lui, ne joue pas véritablement son rôle de garant de l’autonomie du pouvoir judiciaire. « Si les choses évoluent positivement tant mieux ! Sinon, nous allons en tirer les conséquences », a averti Isofa Nkanga Edmond. Un peu partout, le front social est en ébullition et cela devrait interpeller le gouvernement qui a intérêt à préserver la paix sociale.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les fonctionnaires lors d'un rassemblement à la place Golgotha

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