Afrique : le taux d'accès à l'électricité moins rapide que la croissance démographique

Jeudi 3 Mars 2016 - 18:53

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Le taux d'accès à l'électricité estimé à plus de 35% en Afrique  permet de raccorder annuellement 25 millions d'habitants supplémentaires. À cette vitesse, le continent africain ne pourra pas atteindre le 7e objectif de développement durable de l'ONU (ODD) qui l'oblige à raccorder plus de 60 millions d'habitants par an. Pour réussir cet objectif, les autorités africaines devront doubler les performances actuelles. L'ODD permet de garantir l'accès de tous à des services énergétiques fiables et à un coût abordable d'ici à 2030. Et les besoins en financement se situent dans la fourchette de 50 et 80 milliards de dollars US par an pour atteindre tous les objectifs de "l'Initiative Énergie durable pour tous". D'où l'espoir d'une meilleure implication des privés, notamment dans les énergies renouvelables.

Dans son rapport de suivi de l'initiative Énergie durable pour tous, la Banque mondiale (BM) présente quelques repères importants. Environ 35% d'Africains ont accès à l'énergie en 2012, contre 32% en 2010. Dans dix-neuf pays du continent, moins d'un habitant sur cinq était raccordé à l'électricité en 2012. Mais l'Afrique continue à évoluer à plusieurs vitesses. Certains pays comme l'Éthiopie, le Nigéria et l'Afrique du Sud ont progressé sensiblement. Par contre, d'autres comme le Mali, le Rwanda et la République du Congo ont connu un taux d'électrification plus rapide que l'accroissement de la population.

Toutefois, en Afrique, le taux de consommation énergétique par habitant reste le plus bas du monde. Le bilan pour l'Afrique est mitigé. En effet, l'analyse révèle que l'Afrique n'est pas prête à atteindre l'accès universel à l'énergie à l'horizon 2030. Il faut changer résolumment l'approche en privilégiant des formes d'accès élémentaires mais judicieuses, a expliqué un expert de la BM. L'amélioration de la desserte en électricité n'exigera pas forcément une forte augmentation de la consommation. Il revient à chaque pays de déterminer raisonnablement le niveau d'accès dont il a besoin d'ici à 2030 et des éventuelles différences de couverture entre les citadins, les périurbains et les ruraux.  

L'on observe une tendance globale assez préoccupante. Par exemple, le nombre d'Africains cuisinant avec des combustibles solides (bois, fumier, etc.) est passé de 708 à 747 millions. Cela veut dire que toute la campagne sur l'accès à des modes de cuisson propres n'a pas atteint ses objectifs. L'Afrique doit faire en sorte que 71 millions d'individus aient chaque année accès à des combustibles propres pour cuisiner, soit 14 fois le dernier niveau atteint, insiste le rapport. Plus de 70% de la consommation totale d'énergie en Afrique proviennent des sources renouvelables, celles-ci concernent essentiellement la biomasse traditionnelle tandis que le potentiel encore inexploité des autres sources reste immense, conclut le rapport.   

 

Laurent Essolomwa

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