Afrique subsaharienne : croissance à 3 % en 2016

Mercredi 13 Avril 2016 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Selon la dernière édition d’Africa’s Pulse, une publication semestrielle de la Banque mondiale (BM), le continent africain réalisera cette année son plus bas taux, bien en-dessous du fort dynamisme de la région entre 2003 et 2008 avec un taux de 6,8 %.

L’activité économique africaine est bien en recul. L'on annonce des prévisions de croissance à 3,3 % pour 2016. À en croire l'étude, la situation devrait connaître un début de normalisation en 2017 et 2018, avec un bond attendu pour atteindre un taux de 4,5 %. Mais il ne s’agit pas encore d’une page qui se tourne durablement après le cauchemar suscité par la chute des cours mondiaux du pétrole. Les prix ont baissé de 67 % entre juin et décembre 2015, précise l'étude. L’on estime d'ailleurs que l’effondrement des cours des matières premières a fortement contribué à la dégradation des termes de l’échange pour les pays exportateurs. En 2016, cette baisse a représenté 16 %. De plus, les économies émergentes continuent à broyer du noir.

Dans certains pays d'Afrique, l’on craint que la situation se complique davantage avec les pénuries d’électricité, la sécheresse, l’incertitude politique et les menaces pesant sur la sécurité nationale. On se rappelle que la RDC, par exemple, a baissé à deux reprises ses prévisions de croissance au cours de l’année 2015. Par contre, la morosité sera moins ressentie dans certains pays du continent, principalement le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire. Leur point commun est le contexte économique favorable et une nette augmentation des investissements. Quant au Ghana, la croissance devrait théoriquement s’accélérer en 2017 et 2018 au regard de la confiance des investisseurs, l’exploitation des nouveaux gisements et les solutions durables aux problèmes de l’électricité. Toutefois, une bonne nouvelle pour l’Angola et le Nigéria qui devront connaître une amélioration progressive.

Pour la BM, il est clair que la mauvaise conjoncture internationale va continuer à influer négativement sur les économies de la région. Actuellement, beaucoup de ces pays ont perdu la marge de manœuvre nécessaire pour amortir les chocs. Et le retard des ajustements indispensables pour contrer l’effondrement des recettes tirées des exportations minières rendent les perspectives encore plus dramatiques. « Les gouvernements devront redoubler d’efforts pour mobiliser davantage leurs ressources nationales. Cette tendance à la baisse des cours des matières premières, en particulier ceux du pétrole et du gaz, rend nécessaire la mise en œuvre de réformes susceptibles de libérer le potentiel de croissance en Afrique et de fournir une électricité abordable à la population », a mis en garde Makhtar Diop, vice-président de la BM pour l’Afrique.

Au contraire, l’Afrique doit compter davantage sur le développement rapide de ses agglomérations. Tout le sens de la démarche est d’arriver effectivement à diversifier les économies africaines. Avec leur développement rapide, les nouvelles villes africaines stimuleront la croissance économique et la productivité. Mais il faudra d’abord lutter contre les principaux maux qui rongent les villes dont le coût élevé de la vie, de l’immobilier et des transports. Et cette situation se répercute notamment sur les entreprises du secteur manufacturier. On le sait, c’est le secteur en plein développement actuellement.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non