Aviation civile : l’Afrique dans le top 100 mondial

Samedi 16 Juillet 2016 - 13:15

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Au total, 280 compagnies aériennes dans le monde ont fait l’objet d’une sévère évaluation de la société britannique Skytrax. Celle-ci a dévoilé il ya peu le classement World Airlines Awards 2016, en marge du Salon aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni. La région africaine y est représentée par six transporteurs qui font partie du top 100 des meilleures compagnies examinées. C’est l’Afrique du Sud à travers la South African Airways qui vient en tête de la sélection africaine, même si la compagnie du pays arc-en-ciel a perdu sept places au niveau mondial.

Au niveau mondial, la compagnie aérienne sud-africaine du pays occupe désormais la 41ème place, devant Air Seychelles (63ème), Air Mauritius (73ème), Éthiopien Airlines (76ème), Kenya Airways (85ème) et TAAG Angola (86ème). La compagnie angolaise a gagné 4 places, soit la plus forte progression africaine. Cette évaluation est réalisée auprès de 19 millions d’usagers de transports aériens dans plus de 104 pays. Les évaluateurs ont tenu compte de 41 indicateurs de performance. Au-delà de la situation mondiale, l’enquête a révélé également les meilleures compagnies africaines pour les destinations régionales. Il en ressort que Royal Air Maroc vient en première position pour la troisième année consécutive. Et puis, dans le top 10, il y a également Air Namibia, Tunisair, Afriqiyah Airways, Rwandair, Sénégal Airlines, Air Côte d’Ivoire, Air Burkina, Air Botswana et Libyan Airlines. Signalant qu’Éthiopien Airlines a été reconnue comme la meilleure compagnie africaine pour le service du personnel. Il convient de relever que l’Afrique centrale n’y est pas fortement représentée au niveau mondial et régional, si l’on en juge par la seule présence de l’Angola dans le top 100.

À ce jour, les compagnies non-africaines continuent à transporter plus de 80 % du trafic intercontinental de l’extérieur vers l’Afrique. Les transporteurs internationaux les plus connus dans la région sont, entre autres, Air France (14ème), British Airways (26ème) et Brussels Airlines (59ème). Selon les chiffres de 2014 de l’IATA, le transport aérien africain va présenter bien plus d’enjeux économiques au cours des prochaines années. Déjà il représente actuellement plus d’un milliard de touristes, plus de 30 % des services dans le monde et 50 à 55 % de voyages touristiques. Sur les 20 prochaines années, l’on estime que 7 des 10 principaux marchés à plus forte croissance seront en Afrique. Malgré tout, le secteur aérien africain reste sous-exploité. La situation est d’autant plus complexe que l'Afrique doit composer avec une forte concurrence du marché Asie-pacifique. Pour résister, les dirigeants africains devront rendre leurs compagnies locales plus compétitives, en baissant les charges d’exploitation trop élevées des compagnies nationales qui se répercutent finalement sur les billets d’avion. Des changements sont indispensables dans les procédures de dédouanement. Enfin, il faut espérer une sortie de la liste noire de l’Union Européenne de la plupart des compagnies nationales.

Dans cette Afrique en mouvement, certaines compagnies se démarquent tant bien que mal. Il s’agit, par exemple, des opérateurs aériens sud-africain, kenyan, égyptien, nigérian et éthiopie. Preuve d'une région qui se mobilise, la Décision de Yamoussoukro votée par une dizaine de pays africains vise à créer un marché unique de transport aérien en Afrique. La tâche n'est pour autant pas facile. Et plusieurs cas le confirment. Après l’arrêt des vols internationaux de la Sabena en 1992, Kenya Airways s’est lancé dans une liaison régulière avec la ville congolaise de Goma en 2008, mais sans succès. A présent, Éthiopien Airlines a ouvert sa première ligne internationale en direction de Goma, après Kinshasa et Lubumbashi. Les premiers passagers venant d’Italie et des Pays-Bas via Addis-Abeba ont foulé dernièrment le sol de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Toujours en RDC, beaucoup d’analystes projettent un possible rapprochement entre Brussels Airlines et Congo Airways après la fin des opérations de Korongo Airlines, principal partenaire de la compagnie belge, le 4 septembre 2015.

En boostant ainsi les lignes régionales et en comblant les écarts de connectivité des sous-régions africaines, la région est bien partie pour concurrencer les grandes compagnies internationales.

Laurent Essolomwa

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