Banque : une nouvelle équipe dirigeante à la tête de la Biac

Jeudi 31 Mars 2016 - 19:00

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Le conseil d’administration de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) vient de valider le départ du directeur général, Michel Losembe, à la fin de son mandat prévu pour mi-avril. Entre-temps, une direction collégiale dirigée par Annie Mbuguje, la directrice service public salariée de la Biac depuis 2005, prendra la gestion de la troisième banque du pays avec une feuille de route précise et des objectifs immédiats.

Au sein de la direction collégiale, d’autres anciens de la banque y font également leur entrée pour renforcer l’efficacité de l’équipe dirigée par la directrice générale par intérim, Annie Mbuguje. Il s’agit de Fabrice Alfonsi, directeur général adjoint chargé de l’exploitation, et de Stéphane Lukamba, directeur général adjoint chargé du commercial et de la trésorerie. Mickael Blattner, représentant du conseil d'administration, est  chargé de l’opération de recapitalisation de la banque. Ces postes représentent autant de défis pour la Biac qui traverse une tension passagère de liquidité, affirme la nouvelle équipe. Cette dernière sera à l’œuvre dès à présent dans le cadre d’une transition avec le directeur général sortant, Michel Losembe. Dès lors, il est question, tout en reconnaissant les mérites de Michel Losembe, notamment dans la restructuration de la banque et l’accélération du développement commercial par l’instauration d’une direction de la clientèle des particuliers et des PME, « d’insuffler une nouvelle dynamique avec d’autres méthodes de management et de gestion dans le cadre de l’essor de la Biac qui passe par une optimisation de son fonctionnement et une augmentation de son capital ».

Dès sa nomination, la direction collégiale a affronté la presse congolaise le 31 mars au Grand hôtel Kinshasa. À l’ordre du jour, les questions brûlantes, notamment les rumeurs sur la faillite de la banque. Sans tabou, la Biac a tenu à mettre fin au cauchemar de ses 340 000 déposants. Pour des raisons de surchauffe du marché de change, le gouvernement a décidé de réduire la masse de liquidité sur le marché. Pour baisser les prix, on a coupé les différentes sources de financement de la BCC à la disposition des banques de la place. Mais en période de paie dans une banque comme la Biac, il y a 3 800 fonctionnaires et 80 000 autres salariés d’autres entreprises. Déjà les réformes au sein de la banque ont conduit à la fermeture de 17 agences et donc les files n’ont fait que s’allonger dans les guichets disponibles.  

Bref, la situation actuelle n'est que passagère. En chiffres, la Biac représente plus de 400 000 comptes fin 2015 contre 336 000 fin 2014, un total bilan de 511 milliards de FC (563 millions de dollars américains US (selon les résultats provisoires avant certification du commissaire au compte), des encours de crédits de 288,9 milliards de FC et des dépôts de 399,7 milliards FC dont 245,3 milliards détenus par des petits épargnants. Une question aussi sensible qui touche la Biac devient rapidement une affaire nationale. « Le gouvernement et la Banque centrale du Congo ont compris l’importance de ce dossier. Ils nous font confiance », a expliqué Annie Mbuguje. « La Biac a engagé une série de discussions avec la BCC sous la supervision du gouvernement afin de rétablir notre rentabilité et consolider notre bilan dans une très brève échéance. Des discussions avancées ont permis d’obtenir un premier accord signé de la BCC sur une opération de réescompte à hauteur de 16 milliards de FC. D’autres solutions techniques sont à l’étude sur des dettes publiques en souffrance pour des montants globaux qui avoisinent 24,3 milliards de FC ». Cette dette réduit considérablement la marge de manœuvre de la Biac.

À cause des rumeurs et SMS invitant les clients à vider leurs comptes, on a observé une plus forte affluence pendant cette période de paie. D’où le plafonnement des retraits à 500 dollars US, nonobstant la possibilité de faire des réservations pour un volume plus important, pour permettre aux salariés et aux autres clients d’être servis. « Nous demandons à la clientèle de nous faire confiance. Ce sont des rumeurs infondées pour créer la panique ». Actuellement, la banque travaille également sur l’augmentation de ses fonds propres. Déjà, depuis avril 2015, le conseil d’administration avait décidé d’ouvrir le capital de la banque. Le processus est toujours en cours avec des partenaires déjà intéressés.

Laurent Essolomwa

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