Benjamin Clementine, chanteur immense

Samedi 24 Mai 2014 - 0:30

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Il s’appelle Benjamin Clementine, il a 25 ans. Sa carrière n’a pas officiellement débuté, mais on sait d’ores et déjà que son nom restera gravé dans l’histoire de la musique

Au point de départ, la recette est simple et a toujours fait ses preuves : la fameuse piano-voix. Mais malgré les comparaisons établies avec les plus grands, Benjamin Clementine l’habite comme personne. Ses doigts galopent sur les touches blanches et noires, son corps balance, se cabre parfois, et sa voix puissante tonne des histoires, un vécu difficile et mystérieux. Benjamin Clementine met du corps et du cœur dans ses chansons, c’est un conteur au regard dur et fou, il semble intouchable et lorsqu’il est sur scène, son charisme laisse coi.

Le jeune homme, d’origine ghanéenne, est né à Londres en 1988. Inspiré par Érik Satie, il part à l’assaut de son piano, et la machine est lancée. Benjamin Clementine écrit des chansons hantées par ses démons, inspirées de sa vie, dans lesquelles il se dévoile chaque fois un peu plus. Il y a deux ans, l’artiste a quitté Londre pour des raisons qu’il n’a pas envie de développer, un aller simple pour Paris en poche. Arrivé en France, Benjamin Clementine choisit le métro comme lieu d’expression et il apprend, se perfectionne : « Dans le métro, j’ai découvert mes capacités vocales et théâtrales. Dans les wagons, je n’avais pas de micro alors je devais chanter fort. Et quand j’étais dans les couloirs, je devais saisir l’attention des passants avec mon attitude, ma présence », raconte-t-il au quotidien Metronews. Repéré par un producteur, il est signé sur un label parisien et paraît en 2013 l’EP Cornerstone sur lequel figurent trois belles chansons.

Benjamin Clementine se présente dans les festivals, conquiert et intrigue le public. C’est aussi le début de l’aventure médiatique, alors le jeune homme défend son travail et les assimilations trop rapides : « Je n’ai pas l’impression de faire de la soul. On peut le croire parce que je chante seul au piano. Mais en vérité, j’ai davantage été inspiré par la musique classique, la poésie, et tout simplement mon passé. Au final, c’est plus une sorte de pop poétique. J’ai commencé le piano en voulant imiter Érik Satie, que j’avais entendu à la radio. Ensuite, j’ai découvert les Beatles et les Stones, puis j’ai beaucoup écouté Jimi Hendrix. Quand je suis arrivé en France, j’ai découvert Jacques Brel et Henri Salvador, avec lesquels j’ai appris que la musique pouvait davantage être basée sur les textes que sur la mélodie », a-t-il confié au magazine français Les Inrockuptibles.

Le mois prochain, Benjamin Clementine s’envolera pour Montréal où il jouera à l’occasion du plus important festival de jazz du monde. Mais le vrai rendez-vous du chanteur avec son public sera à l’automne prochain, quand il sortira son premier album. Un artiste à suivre de très près.

Morgane de Capèle