Bonne gouvernance : l’Afrique invitée à être autonome

Mercredi 6 Décembre 2017 - 14:00

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La 12e Conférence économique africaine s’est achevée le 4 novembre, à Addis-Abeba, en Ethiopie, sur un appel incitant le continent à chercher des solutions en lui-même et tirer les leçons de sa propre expérience pour connaître une transformation structurelle.

Plus de cinq cents participants ont assisté à l'événement annuel organisé conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme de développement des Nations unies (Pnud) sur le thème : « Mettre la gouvernance au service de la transformation structurelle ».
Les représentants de ces trois organisations se sont dit disposés à soutenir le continent africain pour poursuivre son programme visant à «instaurer des Etats démocratiques plus forts et une transformation structurelle rapide afin qu’il y ait des retombées positives sur le développement humain ».
Le Premier ministre de la République fédérale de l’Éthiopie, Hailemariam Desalegn, a prôné l’émergence d’États démocratiques forts, « qui fassent preuve d’une tolérance zéro face à la corruption et de systèmes qui favorisent le partage des richesses ».
« Des conférences comme celle-ci sont importantes pour tirer les leçons des expériences et s’adapter aux conditions socioéconomiques spécifiques à chacun des pays. Il n’y a pas un modèle de politique particulier qui fonctionnerait partout », a-t-il souligné.
La secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, a appelé les dirigeants, les économistes et les décideurs à « porter leur regard au-delà des indicateurs standards de bonne gouvernance ».
Le vice-président de la BAD chargé de la gouvernance économique et de la gestion des connaissances, Célestin Monga, a appelé à mettre davantage l’accent sur la réponse à apporter aux pertes économiques dues à l’inefficacité des institutions et à l’incompétence.
Il a, en outre, insisté sur la façon dont la corruption met en danger la croissance économique, avant de souligner les coûts cachés induits par le déficit d’institutions fortes, tout en faisant ressortir combien il est difficile d’y remédier quand les gens ont faim.
Richard Joseph, professeur de l’Université Northwestern, a souligné dans son discours pourquoi « les décisions politiques audacieuses » doivent venir de l’Afrique elle-même : « En Afrique, le temps est venu d’instaurer une certaine autonomie dans l’approche des questions politiques », a-t-il dit.
S’exprimant au nom d’Abdoulaye Mar Dièye, secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur du Bureau régional du Pnud pour l’Afrique, Lamin M. Manneh, directeur du Centre de service régional de cette agence onusienne pour l’Afrique, a déclaré : « Le maintien d’une croissance de 5 % devrait être vu comme un développement positif. Il y a eu des revers, mais l’Afrique parvient peu à peu à une bonne gouvernance ».
Axée cette année sur la concrétisation de la transformation structurelle en Afrique, la conférence a mis un accent particulier sur le développement de la gouvernance. Elle a été une occasion pour les participants d’évaluer l’impact des stratégies de gouvernance politique et économique appliquées aujourd’hui sur la transformation économique, la pauvreté, les inégalités et le développement humain en Afrique.

Yvette Reine Nzaba

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