Candidatures à la présidentielle : la dernière ligne droite

Lundi 6 Août 2018 - 19:00

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Le jeu politique en RDC prendra ses vraies marques cette semaine avec la fin, ce 8 août, du dépôt des candidatures à la présidentielle et aux législatives nationales. Autant à la majorité présidentielle qu’à l'opposition, les masques vont certainement tomber.

L’heure de vérité a sonné. D’ici au 8 août, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) va officiellement clôturer l’opération de réception et de traitement des candidatures pour la présidentielle de décembre 2013. À l’heure qu’il est, la moisson n'est pas vraiment à la hauteur des prétentions affichées par les acteurs politiques et, particulièrement, ceux de l’opposition. On traîne encore les pieds, attendant peut-être le dernier jour pour faire acte de candidature. À quarante-huit heures de la fin du dépôt des candidatures, seuls deux postulants, en l’occurrence l’indépendant Seth Kikuni et le leader du Mouvement de libération du Congo, Jean-Pierre Bemba, ont pu matérialiser leur ambition d’aller à l’assaut de la conquête du fauteuil présidentiel en sollicitant les suffrages des Congolais.

À la majorité présidentielle, les jeux ne sont toujours pas clairs, nonobstant les réunions qui se sont succédé dernièrement à la ferme présidentielle de Kingakati, à l’ouest de Kinshasa. Les consultations menées au sujet d’un probable dauphin se sont terminées en eau de boudin. La plupart des forces politiques et sociales composant la plate-forme présidentielle à qui il leur a été demandé de proposer  chacune trois noms ont, à l’opposé, réitéré leur confiance en Joseph Kabila. Aucun nom n’est jusque-là avancé pour éventuellement faire office de dauphin dans l’hypothèse d’une renonciation de Joseph Kabila à rempiler pour un troisième mandat. Jusqu’à preuve du contraire, ce dernier passe pour le candidat potentiel de la majorité présidentielle qui continue à faire fi de la limitation à deux mandats qu’impose la Constitution à son autorité morale. Et tant que Joseph Kabila n’aura pipé mot sur une telle éventualité, toute spéculation et autres conjectures s’avèrent, de ce fait, hasardeuses.         

De retour de Luanda et après avoir consulté l’essentiel des forces de la majorité présidentielle et de ses alliés constellés au sein du Front commun pour le Congo (FCC), Joseph Kabila est appelé à lever enfin le mystère autour de sa candidature, un acte que la Constitution et l’Accord de la Saint-Sylvestre le lui proscrivent. D’ici au 8 août, tous les masques vont certainement tomber et on en saura un peu plus sur ses vraies intentions.

Du côté de l’opposition, les ambitions déjà manifestées tardent à être concrétisées au niveau de la Céni. Outre Jean-Pierre Bemba, la Centrale électorale s’apprête à recevoir d’autres postulants retardataires en instance de mettre la dernière main sur leurs dossiers de candidature. Récemment suspendu du Parti lumumbiste unifié (Palu), Adolphe Muzito a annoncé les couleurs en décidant de déposer sa candidature comme « indépendant », le 8 août dans la matinée, au bureau de la Céni. Un acte qui, certainement, va consacrer le divorce entre cet acteur politique soutenu par la plate-forme électorale « Nouvel élan » et le Palu qui l’a suspendu alors qu'il n'avait plus des responsabilités en son sein.  

Katumbi promet de ne pas baisser les bras

Quant à Moïse Katumbi qui n’a hélas pas franchi la frontière zambienne le 3 août pour entrer en RDC, il continue d’insister sur sa candidature. Il entend la déposer coûte que coûte à la Céni malgré toutes les formes de restrictions qui lui sont imposées. Depuis la Tanzanie où il séjourne, l’ex-gouverneur du Katanga a promis de ne pas baisser les bras face à ce qu'il qualifie d’injustice dont il serait victime. Entre-temps, sa plate-forme électorale a décidé de déposer son dossier de candidature à la présidentielle dans le délai, en dépit de son absence physique. Bien que n’ayant pas de carte d’électeur, le dossier du président d’Ensemble pour le changement sera bel et bien déposé en attendant de compléter les documents manquants avant l’étape de validation, allèguent ses proches. « Tous les objectifs que nous nous sommes assignés, à savoir les dépôts des candidatures aux législatives pour provoquer l’alternance dans ce pays vont se poursuivre », ne cesse de marteler Delly Sesanga, secrétaire général d’Ensemble.                 

En dehors de Moïse Katumbi, Vital Kamerhe investi tout récemment par son parti, l'Union pour la nation congolaise, et Félix Tshisekedi, lui aussi candidat pour le compte de l’UDPS et alliés, sont également en route. Leurs dossiers de candidatures sont attendus dans les prochaines heures à la Céni, autant que Martin Fayulu de l’Ecidé et Freddy Matungulu de « Congo na biso ».   À moins d’un désistement de dernière minute de la part de certains parmi les candidats précités, il y a fort à parier que dans les prochaines heures, la Céni sera débordée. Tout ce qui va se passer à la Centrale électorale sera dorénavant à l’épicentre de l’actualité politique.

Alain Diasso

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