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Ce que démontre …

Samedi 10 Février 2024 - 18:16

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Oui, ce que démontre la réunion du Comité de haut niveau de l'Union Africaine sur la Libye qui vient de se tenir à Brazzaville est bien le fait que le temps est révolu où les puissances extérieures pouvaient gérer les conflits qui frappent l’Afrique. Seuls, aujourd’hui, les Africains eux-mêmes ont la capacité de rechercher et de trouver les solutions qui peuvent mettre fin ou même, et c’est encore plus important,  qui permettent de prévenir ces crises.

Provoquée par l’assassinat du « Guide » Mouammar Kadhafi que commanditèrent en sous-main l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, et le Royaume-Uni, la crise qui dévaste depuis treize ans ce grand pays du Nord du continent a déstabilisé l’immense zone géographique et humaine du Sahel-Sahara. Elle est à l’origine des tensions ethniques, religieuses, politiques que la communauté internationale s’avère incapable de gérer, qui gagnent lentement l’Afrique de l’Ouest, la Corne de l’Afrique et qui  menacent même aujourd’hui l’Afrique centrale.

Parfaitement conscient de cette dérive infiniment dangereuse pour tout le continent, le président Denis Sassou N’Guesso a inscrit clairement au cœur de son action et dès le décès du Guide la recherche d’une solution raisonnable au problème infiniment complexe que provoquait la décomposition de la Libye ; un engagement qui lui a valu d’être désigné par l’Union africaine comme le président du Comité de haut niveau sur la Libye. Et tout indique aujourd’hui qu’il mène à bien ce projet comme vient de le prouver la décision prise lundi dernier à Brazzaville d’organiser à Syrte, le 28 avril prochain, une conférence de réconciliation de la Libye qui réunira les différents acteurs de la crise qui dévaste la nation.

Au-delà de cette conférence et même si cela ne se dit pas encore ouvertement sur la scène diplomatique, son enjeu est à tous égards vital pour l’Afrique dans son ensemble. Si elle permet, en effet, la reconstruction d’une Libye unie et apaisée, elle démontrera avec force que le continent a désormais la capacité et les moyens de résoudre ses problèmes, de préserver son indépendance, de ne plus dépendre des puissances extérieures pour résoudre les conflits qui la déchirent.

Ce à quoi nous assistons en réalité aujourd’hui est bien à l’ouverture d’une nouvelle page de l’Histoire. Un tournant d’autant plus important que dans le même temps la communauté internationale s’avère, elle, incapable de prévenir et de gérer les conflits qui déchirent des régions telles que le Proche et le Moyen- Orient.

Oui,  ce qui se passe aujourd’hui en Libye est un tournant historique qu’il convient d’observer avec la plus grande attention.

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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