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Que les grandes puissances …

Samedi 9 Mars 2024 - 17:21

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Oui, que les grandes puissances de ce temps s’affrontent dans des duels à fleurets plus ou moins démouchetés n’a rien de surprenant ni d’insolite. Mais qu’elles en viennent, comme la Russie de Vladimir Poutine, à évoquer publiquement la menace d’une riposte avec des armes nucléaires témoigne d’une inquiétante, pour ne pas dire très inquiétante vision du monde présent. Si jamais, en effet, une telle attaque venait à se produire elle génèrerait, au-delà des dégâts humains et matériels, un dérapage global que personne ne serait capable d’arrêter, voire même de limiter.

Ce qui s’est passé, à Hiroshima et à Nagasaki, au terme de la Deuxième Guerre mondiale du siècle précédent a démontré, en effet, que l’homme moderne est en réalité incapable de prévoir les conséquences dramatiques que peut générer l’emploi d’armes dont il se dote. Utilisée par une grande puissance, les Etats-Unis, qui se voulait démocratique face à la dictature nippone, cette double explosion a provoqué un drame humain qui lui-même a démontré que nul n’est capable d’anticiper le pire. Une évidence que les avancées techniques et scientifiques du temps présent rendent à la fois plus dangereuse et moins évitable, avec une menace globale que personne ne saurait anticiper ni gérer.

De tout ce qui précède ressort l’idée évidente selon laquelle une réforme globale et très concrète de la gouvernance mondiale devient non seulement nécessaire mais impérative. Les événements tragiques qui se multiplient sur la scène mondiale, tout particulièrement au Proche et au Moyen-Orient, démontrent de façon accablante que l’Organisation des Nations unies s’avère incapable de prévenir, de gérer, de résoudre les conflits entre les nations. Ils démontrent, en particulier, que le Conseil de sécurité de cette institution mondiale est paralysé de l’intérieur par le pouvoir excessif que détiennent ses membres permanents. Créé au sortir de la Deuxième Guerre mondiale pour protéger la paix sur les cinq continents, le Conseil s’avère aujourd’hui totalement dépassé en conférant un pouvoir excessif aux nations les plus riches de la planète.

Les « Grands » de ce temps se montrant incapables de mettre un terme aux menaces qui pèsent sur l’humanité et n’hésitant pas à brandir l’arme nucléaire qu’ils détiennent, seul le « Tiers monde », autrement dit la majorité de l’espèce humaine, peut s’unir pour préserver la paix là où elle est menacée. Telle est la conclusion évidente des événements auxquels nous assistons qui mettent en péril la paix mondiale.

L’Histoire ayant démontré tout au long des dernières décennies que la gouvernance mondiale dominée par les « Grands » n’est plus adaptée aux dures réalités du temps présent, il revient aux nouvelles générations des pays dits « émergents » de se coaliser afin de protéger notre destin commun,

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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