Centrafrique : l’ONU appelée à renforcer sa force de paix

Mercredi 8 Novembre 2017 - 11:30

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Un projet de résolution initié par la France demande au Conseil de sécurité d'ajouter 900 soldats supplémentaires à la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca), dont le mandat sera renouvelé le 15 novembre, a-t-on appris de sources concordantes.

Le texte emboîte le pas au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui avait demandé le renforcement des troupes de cette force internationale dans un récent rapport dans lequel il mettait en garde contre un risque de nettoyage ethnique dans le pays.

L’ambassadeur italien à l’ONU, Sebastiano Cardi, président en exercice du Conseil de sécurité en ce mois de novembre, estime que le projet de résolution sera adopté puisqu’il existe, parmi les 15 membres, « une bonne compréhension générale » de la nécessité d’augmenter le nombre de militaires de la Minusca. Les Etats-Unis semblent aussi être du même avis, même si depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les autorités américaines cherchent à réduire le coût des opérations de maintien de la paix dans le monde.

« Les Etats-Unis ne sont pas opposés de principe à une augmentation modeste de troupes pour la Minusca mais à la condition que les militaires supplémentaires apportent un réel plus » au mandat de la mission, a indiqué la représentation américaine aux Nations unies. La même source insiste que les nouveaux soldats devront « faire preuve des plus hauts standards professionnels et s’abstenir de tout abus sexuel .»

S’il est adopté, le projet de résolution qui doit être soumis au Conseil de sécurité autorisera le déploiement en Centrafrique de 11 650 personnes, dont 2 080 policiers et 480 observateurs militaires. Le texte exprime l’inquiétude du Conseil de sécurité face à la « dégradation de la situation sécuritaire dans le sud-est et le nord-ouest » du pays en « raison d’affrontements entre groupes armés ». Il condamne les violations des droits de l’Homme, dont les abus sexuels contre les femmes par des groupes rebelles, et exprime également sa sérieuse préoccupation face aux accusations de viols qui continuent d’être portées contre des Casques bleus.

Le renouvellement du mandat de la Minusca déployée depuis 2014 vise, outre une augmentation de ses contingents, à les rendre plus flexibles et mobiles pour contrer les menaces et les atteintes à la paix.

Pour rappel, la Centrafrique est enlisée dans un conflit depuis le renversement, en 2013, du président François Bozizé par la coalition pro-musulmane de l’ex-Séléka, entraînant une contre-offensive de milices animistes et pro-chrétiennes autoproclamées d’autodéfense des antibalaka (antimachettes). Du fait de ces hostilités, plus de 600 000 personnes sont déplacées dans le pays et 500 000 sont réfugiées dans des Etats voisins. Environ 2,4 millions de Centrafricains, soit la moitié de la population, sont dépendants d’une aide internationale.

 

Nestor N'Gampoula

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