Chan 2014 : triste fin de l'aventure des Léopards

Lundi 27 Janvier 2014 - 16:15

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Il faudrait dès maintenant penser à relever le niveau du championnat national de football dont le déroulement en dents de scie avec un calendrier non respecté, dessert autant les clubs que les athlètes souvent en manque de compétition.

On ne leur accordait la moindre chance au départ de l’Afrique du Sud. Les Léopards de la RDC, qui n’avaient jusque-là livré aucun match digne de préparation, sont allés en terre sud-africaine sans grande conviction. Les moyens exigés par le sélectionneur pour préparer l’équipe n’ont pas été débloqués. D’aucuns étaient convaincus que les poulains de Muntubile Santos allaient faire de la figuration eu égard au niveau élevé de la compétition.

Après les deux matchs amicaux disputés avec des clubs sud-africains sur fond des résultats mitigés, les Léopards n’étaient toujours pas au point à l’entame du Chan, l’équipe type était loin d’être trouvée. C’est dans ce contexte fait d’appréhensions que les gars ont abordé la compétition, avec un moral au rabais à cause des primes qui se faisaient toujours attendre. Suite aux promesses non tenues après leur premier succès face à la Mauritanie, ils ont sombré, corps et biens, devant le Gabon (0-1). La rage de vaincre n’y était pas malgré les 7.500 dollars empochés. Peut-être qu’ils exigeaient plus. Au-delà, un problème de coaching s’est nettement ressenti. L’équipe qui a bataillé ferme lors du premier match avait lâché du lest au milieu du terrain avec deux absences de taille, Lusadisu et Lema Mabidi et, surtout, en attaque qui a pêché par manque d’efficacité.     

Pour ce faire, il fallait battre le rappel des troupes. D’où la descente sur place du président de la Fédération, Constant Omari. Ce dernier a aiguillé la conscience patriotique des joueurs en leur faisant comprendre l’enjeu de leur dernier match de qualification face au Burundi. Des réglages ont été opérés. Le classement a été réaménagé et le dispositif technique modifié à 70% avec la titularisation de Jean Marc Mundele. La victoire (2 buts à 1) face au Burundi avait donné des ailes aux Léopards qui ont commencé à croire à leur destin. C’est avec une réelle détermination qu’ils ont abordé le 26 janvier leur match de quarts de finale face au Ghana. L’équipe montée par Muntubile Santos paraît être la meilleure à tout point de vue, nonobstant quelques faiblesses, notamment à l’attaque qui n’a pas été à la hauteur des attentes. Le buteur Jean Marc Mundele seul en pointe a été littéralement absorbé par les défenseurs ghanéens qui ne lui ont laissé aucune marge de manœuvre en plus du fait qu’il n’était pas suffisamment alimenté en ballons. Et pourtant, c’est sur lui que reposaient les espoirs des Congolais.

Mubele, Mbidi, Kasusula et Bangala (titularisé en lieu et place de Kulukuta ayant écopé deux cartons jaunes) dont les débordements par les ailes s’avéraient infructueuses avaient du mal à trouver la faille dans la défense adverse. Toutes les attaques amorcées par les Léopards se butaient sur un Adam’s, le portier ghanéen. Tous les ingrédients d’une équipe compétitive étaient réunis dans la sélection congolaise face au Ghana : bonne circulation de balle, frappes à distance, débordements vers les ailes, passes en profondeur, dédoublement, relance, contre-attaque, etc. Mais hélas ! La dame chance avait choisi son camp.   

L’unique but concédé par les Léopards qui ont été dominateurs en termes de possession de balles l’aura été sur un coup de pied de réparation consécutif à une faute de la main plutôt involontaire. L’arbitre mauritanien a été plus sévère. Au vu de cette rencontre, l’on peut dire que les Léopards n’ont pas démérité. Ils sont arrivés là où on ne les attendait pas. L’ossature affichée contre les Blacks Stars constitue, en somme, un embryon sur lequel devra se bâtir la grande sélection nationale attendue pour les prochaines échéances. Quitte à procéder à quelques réaménagements. Bien des jeunes talentueux ont été découverts à la faveur de cette CAN. C’est maintenant qu’il faudrait penser à la relève. La plupart de ces jeunes joueurs qui étaient à leur première compétition de cette envergure se sont pourtant bien débrouillés, quitte à mieux les encadrer. En 2015, la plupart d’entre eux se retrouveront dans l’effectif de la deuxième édition du Championnat d’Afrique des Nations (Can U23 messieurs) que la RDC se prépare à organiser en 2015. Il faudrait maintenir l’ossature, et y incorporer de nouvelles unités s’il en faut. C’est aussi ici le moment de penser à relever le niveau du championnat national de football dont le déroulement en dents de scie avec un calendrier non respecté dessert autant les clubs que les athlètes souvent en manque de compétition. "Qui veut aller loin ménage sa monture", dit l’adage.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Marc Mundele félicité par ses coéquipiers après son premier but face au Burundi