Changements climatiques : l’humanité doit prendre garde à l’intensification du phénomène

Samedi 30 Janvier 2021 - 17:44

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L’année 2020 n’a pas seulement été celle de la pandémie de Covid-19. C’était aussi l’année de l’intensification du changement climatique : températures élevées, inondations, sécheresses, tempêtes, incendies de forêts et même invasions de criquets. Plus inquiétant encore, le monde se dirige vers une augmentation de la température d’au moins 3° Celsius au cours de ce siècle. C’est pour cela qu’il est important de prendre des mesures énergiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, à savoir maintenir le réchauffement climatique bien en deçà de 2°C au cours de ce siècle et viser 1,5 °C.

Prendre cette résolution permettrait de limiter les effets du changement climatique sur les communautés et les écosystèmes vulnérables. Les nations doivent de toute urgence intensifier leur action pour s’adapter à la nouvelle réalité climatique, sous peine de devoir faire face à des coûts, des dommages et des pertes importantes. L’adaptation, à savoir réduire la vulnérabilité des pays et des communautés aux changements climatiques en augmentant leur capacité à absorber les impacts et à rester résistants, est un pilier de l’Accord de Paris sur le climat. L’accord exige de tous les signataires qu’ils planifient et mettent en œuvre des mesures d’adaptation au moyen de plans nationaux d’adaptation, d’études, de suivi des effets du changement climatique et d’investissements dans un avenir vert.

Le rapport 2020 du Programme des Nations unies sur l'environnement concernant l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation examine la situation mondiale en ce qui concerne la planification, le financement et la mise en œuvre des mesures d’adaptation. Il constate que si les nations ont progressé dans la planification, il faut davantage de financement pour intensifier les projets d’adaptation afin qu’ils puissent contribuer à la protection contre les effets du climat tels que les sécheresses, les inondations et l’élévation du niveau de la mer. Le financement public et privé de l’adaptation doit être augmenté de toute urgence, tout en accélérant la mise en œuvre. Le rapport appelle également à une augmentation des solutions fondées sur la nature, c'est-à-dire des actions adaptées au niveau local qui répondent aux défis sociétaux, tels que le changement climatique, et qui apportent des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité en protégeant, en gérant durablement et en restaurant les écosystèmes.

Même en pleine pandémie de Covid-19, le monde doit également planifier, financer et mettre en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques, à défaut de subir des coûts, des pertes et des dommages importants. En 2019, la Commission mondiale sur l’adaptation a estimé qu’un investissement de 1800 milliards de dollars dans des mesures d’adaptation permettrait d’éviter des coûts et d’autres avantages pour un montant de 7100 milliards de dollars.

La réalisation de l’objectif de 2 °C fixé par l’Accord de Paris pourrait limiter les pertes de croissance annuelle mondiale à 1,6 %, contre 2,2 % pour 3 °C. Alors que la Covid-19 et ses retombées économiques ont fait de l’adaptation une priorité politique, les plans de relance et de lutte contre la pandémie pourraient, s’ils sont bien mis en œuvre, conduire à une reprise plus résistante au climat et à de faibles émissions.

Le rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation célèbre les progrès réalisés au niveau mondial en matière d’adaptation au cours de la dernière décennie. Mais il est urgent de faire preuve de plus d’ambition et d’agir, avec le soutien financier nécessaire.

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

La pollution atmosphérique, l’une des causes du changement climatique/DR

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