Cinéma : Aristide Okombi relate le tournage de « Kuntak » à Ouesso

Vendredi 30 Août 2019 - 13:47

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La maison de production cinématographique « Mikaté Productions », de Rufin Mbou Mikima, vient de passer deux semaines dans la ville de Ouesso dans le cadre du tournage de son prochain film « Kuntak » », un long métrage de genre fiction écrit par le Congolais. Réalisé par la germano-rwandaise Amelia Umuhiré, qui est aussi l’actrice principale, ce film très original se déroule dans un même endroit. Il s'agit d'un braquage qui a lieu dans un bus de transport en commun.

 

Le film qui devait au préalable être tourné au Cameroun a réuni des acteurs de différentes nationalités d'Afrique et d'Europe, c’est ainsi que pendant le tournage on a assisté à un échange de culture entre les membres de l’équipe de tournage. « Cette mixité nous a permis d'échanger et d'apprendre des expériences des uns et des autres. La collaboration a été très enrichissante, je l'avoue. Aussi cela nous a permis d'avoir le regard extérieur des gens qui viennent d'ailleurs dont certains n'ont jamais connu le cinéma congolais », a indiqué Aristide Okombi,  producteur associé de ce projet.

En effet, plusieurs castings avaient été organisés à Brazzaville et à Pointe-Noire, en RDC et en Centrafrique. Cela donne une portée panafricaine à ce projet. C’est ainsi qu’après l’avant-première du film qui se fera à Brazzaville, une fois la post-production terminée, il y aura des avant-premières dans tous les pays des membres de l’équipe. Une innovation de Mikaté Productions qui permettra de promouvoir le film au-delà des frontières congolaises et qui force l’admiration « Ces deux semaines passées aux cotés de Rufin et de toute son équipe m'ont aussi permis de découvrir de nouvelles façons de travailler. Une organisation différente de ce que l'on fait d'habitude au Congo. Cette expérience est une première pour moi, car je suis sollicité dans un tel projet en tant que producteur-réalisateur, ce qui est une marque de reconnaissance », a relevé Aristide Okombi qui a saisi cette opportunité pour saluer le peuple de Ouesso.  « …il y a eu aussi des acteurs de cette localité, bien qu’amateurs, qui figurent dans ce film. L'honorable Léonidas Mottom a été d'un grand apport. Il nous a facilité l'accès à certains sites de tournage, il a logé et nourri l'équipe...en un mot, il s'est approprié le projet. Tout ceci dans le cadre de la foire foraine « Djoka pê Ouesso », donc le film a été une partie intégrante », a-t-il laissé entendre.

Notons que le cinéma au Congo intéresse de plus en plus de jeunes qui ne cessent de réaliser des projets. Malgré leur petite expérience et les multiples difficultés qu’ils rencontrent, ces jeunes produisent des courts métrages qui peinent à être diffusés dans les chaînes de télévisions locales, ce qui est un frein pour le développement de cette industrie au Congo. « Aujourd’hui nous constatons avec regret que les chaînes de télévision déboursent des sommes faramineuses pour des films étrangers et qui ne reflètent pas nos réalités. Elles devraient plutôt acheter les droits de diffusion des films congolais pour promouvoir ce secteur », a souligné Aristide Okombi avant de renchérir  : « la conscientisation du consommateur congolais sur les productions locales aussi est un fait qu’il faut relever. Le consommateur doit pouvoir payer un ticket pour aller suivre les productions locales ».

Au sujet des jeunes producteurs dépourvus de toute expertise dont la critique est quelques fois sévère sur leurs œuvres, Aristide Okombi précise que «malgré nos différents talents de cadreurs, monteurs ou autres...nous devons pouvoir nous associer avec les professionnels de ce métier pour une bonne production. Le constat fait aujourd'hui au Congo, le réalisateur est aussi le cadreur, le script, le metteur en scène...et cette façon de faire n'est pas productive ».

 

Sage Bonazebi

Légendes et crédits photo : 

1- Aristide Okombi et Rufin Mbou Mikima 2- Une séance de tournage du film en plein Ouesso

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