Climat : Antonio Guterres réclame des actes concrets

Lundi 13 Mai 2019 - 13:30

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Le secrétaire général de l’ONU a lancé de nouveaux appels à l’action de la communauté internationale, soulignant que le changement climatique, défi principal actuel, est en passe de devenir un combat central au sein de l’instance internationale, quatre ans après l’Accord de Paris.

Lors d’une tournée dans le Pacifique Sud, entamée le 12 mai en Nouvelle Zélande, dans la perspective d’un sommet des Nations unies sur le climat prévu le 23 septembre, à New York, Antonio Guterres a prévenu que la planète n’était pas dans les clous pour atteindre ses objectifs de limitation de la hausse des températures. Cette tournée a pour but d’intensifier les efforts afin de combattre le dérèglement climatique à travers le monde.

Jugeant que la détermination des différents pays du monde s’émoussait, le chef de l’ONU a averti que les petites nations insulaires qui sont « vraiment en première ligne » allaient souffrir le plus du fait du dérèglement climatique. « Nous voyons partout la démonstration évidente que nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre les objectifs définis par l’accord de Paris (…). Et le paradoxe, c’est qu’à mesure que les choses empirent sur le terrain, les mesures politiques semblent reculer », a-t-il déploré, lors d’une conférence de presse conjointe à Auckland avec la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.  Malgré cela, il faut souligner que plusieurs pays des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie se sont accordés pour bâtir une coalition en vue de mieux lutter contre les crises déclenchées par le réchauffement climatique.

La tournée qu’effectue le patron de l’ONU avant le sommet sur le climat le conduira, après la Nouvelle-Zélande, aux Fidji, à Tuvalu et au Vanuatu, tous menacés par la montée des eaux consécutive au changement climatique. Pour ce qui est de sa volonté de s’investir personnellement dans le combat contre le changement climatique, il faut noter qu’elle intervient dans une période de profonde remise en cause aux Etats-Unis, premier contributeur financier à l’ONU, de la réalité du changement climatique et de ses causes.

« Le dédain de l’administration Trump pour la diplomatie liée au climat a laissé la Chine être le principal garant de l’accord de Paris », relève Richard Gowan, directeur ONU au centre de réflexion de l’International crisis group. Selon lui, en dépit des critiques sur ses positions en matière des droits humains, Pékin est devenu incontournable dans les négociations sur le climat.

"Le sommet de New york marquera un tournant"

De son côté, l’ambassadeur de Fidji auprès de l’ONU, Satyendra Prasad, a évoqué l’intérêt du déplacement du secrétaire général dans le Pacifique et indiqué que cette tournée incitera les Etats à agir davantage contre le réchauffement climatique. « Nous espérons que le secrétaire général trouvera dans sa visite une inspiration pour aller plus loin, plus vite et plus en profondeur lors de son sommet (…). Nous espérons beaucoup que ce sommet marquera un tournant », a-t-il déclaré.

L’émissaire de l’ONU pour le climat, Luis Alfonso de Alba, espère que le sommet de septembre a une chance de réussir en dépit d’une position américaine à contre-courant. « Il y a cinq à dix ans, les pays regardaient ce que faisait leur voisin avant d’agir. Aujourd’hui, tout le monde a conscience qu’il y a urgence à intervenir », a-t-il relevé.

Dans sa récente lettre d’invitation pour le sommet de New York, le secrétaire général a annoncé une réunion de préparation du 30 juin au 1er juillet, aux Emirats arabes unis, pour retenir les meilleures propositions en vue de lutter contre le réchauffement de la planète. Il est notamment demandé aux pays de ne pas venir « avec des discours » mais avec « des plans concrets et réalistes » pour réduire de 45% les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et pour les supprimer totalement d’ici à 2050.

« Ce que les gens souhaitent, c’est que les pays accroissent leurs ambitions pour 2025 et 2030, soit au sommet soit en 2020 », indique Nick Mabey, du centre de réflexion E3G. Y compris avec des engagements contraignants permettant, par exemple, d’en finir avec le charbon polluant.

Rappelons que l’Accord de Paris, conclu en décembre 2015 entre cent quatre-vingt-quinze pays membres de l’ONU et signé en 2016, prévoit de contenir le réchauffement de la planète en-dessous de deux degrés Celsius. Donald Trump a retiré les Etats-Unis en 2017, avec effet en 2020.

 

 

Nestor N'Gampoula

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