Climat: Moscou et Pékin se désolidarisent de Washington

Mardi 11 Juin 2019 - 13:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La Russie et la Chine profitent de l'échec du président américain, Donald Trump, à l'accord de Paris pour remodeler les règles. 

Alors que Donald Trump annonçait, en juin 2017, le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, les regards se tournèrent vers la Chine. En 2009, les négociations pour un nouvel accord sur le climat à Copenhague échouèrent dans un climat de méfiance mutuelle entre les deux pays. La signature de l’accord de Paris 2015 par Pékin et Washington avait été considérée comme un miracle diplomatique. En 2017, le retrait des Etats-Unis faisait craindre que la Chine fasse de même. Or c'est le contraire qui s’est produit.

Plutôt que de se retirer de l’accord en réponse à l’annonce américaine, la Chine a doublé ses engagements. Xie Zhenhua avait indiqué que l'accord de Paris est '' très efficace et efficient''. Il avait appelé toutes les parties à décider la combinaison des actions pour le climat avec la croissance économique, la protection des personnes et la création d’emplois.

Après la Chine, c'est la Russie qui va s'éloigner de la décision des États-Unis, mettant en œuvre une législation sur la réduction du torchage du gaz et de nouvelles mesures d’efficacité énergétique. On peut ajouter la décision du nouveau président du Brésil, Jair Bolsonaro, de rester dans l'accord.

Officiellement, les États-Unis n’ont pas encore abandonné l’accord sur le climat. Ils doivent attendre novembre 2020, quelques jours après l'élection présidentielle américaine, pour se prononcer. En attendant, les négociateurs des autres grands émetteurs comme la Chine et la Russie ont vu là l’occasion de façonner les règles d’un système qui régira le futur régime énergétique mondial sans l’influence américaine. Pékin faisant savoir qu’elle n’était peut-être plus liée par l'approche de '' responsabilités communes mais différenciées'' et prête à assumer une plus grande part des responsabilités.

Un compromis proposé par l’Union européenne, soutenu par les États-Unis, qui prévoit un système flexible donnant aux pays pauvres le temps de se conformer à un ensemble de règles a été provisoirement accepté par la Chine. La Russie, de son côté, reste l’un des pays ayant signé mais pas ratifié l’accord de Paris. La ratification serait effectuée d’ici à la fin de l’année. Le pays s’est fixé comme objectif de maintenir les émissions de gaz à effet de serre au même niveau au cours des trente-cinq prochaines années.

Alors que les pays se préparent pour le sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra au Chili en décembre, tous signes d’hésitation de la Chine et d’autres grands émetteurs continueront d’être scrutés. Jusqu’à présent, pas d’inquiétude à l’horizon, ce qui pourrait convaincre l’administration Trump de trouver un moyen de sauver la face pour rester dans l’accord.

Noël Ndong

Notification: 

Non