Concertation au Mali : une charte a été adoptée pour une transition de 18 mois

Lundi 14 Septembre 2020 - 13:00

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Après trois jours de consultation avec les dirigeants des groupes politiques et de la société civile, la junte au pouvoir au Mali a accepté, le 12 septembre, un gouvernement de transition de dix huit mois.

Un comité formé par la junte devra désigner un président civil ou militaire qui ouvrira la voie aux élections. Les différents points du texte adopté ont été annoncés par le porte-parole des pourparlers, Moussa Camara. Trois organes de transition sont prévus par la charte :

-un conseil national de transition qui fera office d’Assemblée nationale sera composé de cent vingt-un membres répartis entre les forces de défense et de sécurité, la coalition de l'opposition (M-5), les partis politiques, les journalistes, la société civile, les religieux, la diaspora, les jeunes et les femmes.

- un Premier ministre sera désigné par la junte et sera à la tête d'un gouvernement de vingt-cinq personnes.

- un vice-président sera également choisi par le comité, il aura le contrôle de la défense, de la sécurité et de la refondation de l’Etat.

Un article prévoit que toutes les personnes ayant participé aux événements du 18 août puissent bénéficier de l'immunité juridictionnelle. Car dans la Constitution actuelle du Mali, un coup d'Etat est considéré comme un crime imprescriptible. La coalition de l'opposition malienne, les communautés internationales et le bloc régional d'Afrique de l'Ouest ont manifesté leurs points de désaccord sur la charte rendue publique. Certains points abordés pendant les discussions manqueraient au document. Ils appellent tous à un leader civil pour la transition.

Un seul point fait consensus : la sécurité et la stabilisation du pays. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a averti la junte qu'elle devait désigner un chef civil de transition d'ici la semaine prochaine, sous peine de nouvelles sanctions. L’institution Ouest Africain a déjà arrêté les transferts financiers dans le pays et a fermé ses frontières avec le Mali.

Assimi Goita, le chef de la junte militaire, connue sous le nom de Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avait auparavant proposé une transition de trois ans, en disant qu'une nouvelle constitution devrait d'abord être rédigée. Il a également fait appel au soutien de la communauté internationale.

« Nous prenons l'engagement devant vous de ne ménager aucun effort dans la mise en œuvre de l'ensemble de ces résolutions dans l'intérêt exclusif du peuple malien. Nous demandons et espérons la compréhension l'appui et l'accompagnement de la communauté internationale dans cette mise en œuvre diligente correcte de la charte et de la feuille de route de la transition. Les résultats auxquels vous êtes parvenus m'autorisent à espérer l'avènement d'un Mali nouveau, démocratique, laïc, prospère. »

Les dirigeants de la CEDEAO tiendront un sommet au Ghana, le 15 septembre pour discuter de la transition au Mali avec la junte. Le président et le Premier ministre de la transition seront ensuite nommés.

Yvette Reine Nzaba

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