Connivences et altérité du poème selon Gabriel Okoundji lors de la réception du Prix littéraire Benjamin Fondane

Mardi 25 Octobre 2016 - 20:18

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« Tous les chemins mènent à la rencontre. Et le point de départ de tous les chemins est assurément le poème », a déclaré, ce samedi 22 octobre, Gabriel Okoundji dans son discours de réception du Prix Benjamin Fondane décerné par l'institut culturel roumain. La séance a eu lieu, à l’Institut national d’histoire de l’art de Paris (INHA).

Gabriel Okoundji, lauréat 2016 du Prix International de littérature francophone Benjamin Fondane« Le choix du jury s’est porté sur le poète congolais Gabriel Okoundji pour la qualité de sa poésie, ses essais sur la poésie et surtout sur son activisme civique et culturel maîtrisé, qui favorise la connaissance de la poésie africaine en France », a confié la poétesse Magda Carneci, présidente de Pen Club Romania.

Ce choix ouvre la porte pour le poète déjà reconnu, à une nouvelle étape internationale. Comme l'a affirmé l’écrivain Caya Makhélé venu soutenir son compatriote et ami, « quand un écrivain arrive au seuil d’une reconnaissance internationale, cela permet d’affirmer qu’enfin sa parole s’installe dans un paysage qui est celui de la qualité mais aussi de l’échange, de l’écoute et du partage : une vraie fierté pour nous… »

C’est en présence de son excellence Monsieur l’Ambassadeur de Roumanie en France, Luca Niculescu, du Conseiller à la culture de l’ambassade du Congo en France André Ludovic Ngouaka Tsoumou, du Représentant de l’OIF, Claudia Pietri, et de plusieurs invités du monde universitaire, littéraire et artistique que le poète de l’ancestralité, le Mwènè, a reçu le 11ème Prix Benjamin Fondane. Frappé par le rythme et la cadence de la syntaxe de l’écrivain congolais, l’ambassadeur de Roumanie a confié : « Ce poète est homme qui possède à la fois quelque chose d’ancestral et de moderne dans sa poésie. Pourtant, il s’exprime en français, mais ses œuvres nous mènent droit vers la culture de son Congo natal »

Dans son discours, après les remerciements aux conférenciers qui lui ont permis de vivre, le temps du colloque, un moment avec l’homme, le philosophe et le poète Benjamin Fondane, le lauréat 2016 n'a pas manqué de mentionner : « votre dire de ce jour a produit des constellations qui m’ont aidé à mieux apercevoir encore l’univers de celui dont je porterai désormais, non sans fierté, le chant poétique en bannière. Toute rencontre est récit. Récit singulier de Dieu, pour ceux qui croient en Dieu ; des Ancêtres, pour ceux qui croient aux Ancêtres.»

Et de justifier dans une passionnante plaidoirie aux accents hautement poétiques le lien qui le lie désormais avec Benjamin Fondane. « Le poète a pour lieu le maigre espace où s’éveille, dans le serment de la sève, le chant du poème : Benjamin Fondane et moi, nous venons du même pays. Si je crois vrai que Fondane, cet émigrant de la vie, est congolais par l’éclat de son chant, par les battements de son cœur, c’est que je crois vrai que je suis roumain dans l’enclos de ma quête, dans le sang de mon émotion.[...] Nous sommes, Fondane et moi, français : français par accident, français dans le rythme et les accents de la langue, habités, comme Ulysse, de nos tribulations et de nos métamorphoses, partout, entre terre et ciel, jusqu’aux limites surprenantes de l’invisible... »

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Gabriel Okoundji, lauréat 2016 du Prix International de littérature francophone Benjamin Fondane

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