Coopération : Israël va consacrer 13 millions de dollars pour renforcer ses relations économiques avec l’Afrique

Lundi 4 Juillet 2016 - 11:43

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Au moment où le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou s’apprête à entamer sa première tournée officielle en Afrique, son cabinet a annoncé dimanche que cette enveloppe de 13 millions de dollars, soit 11,7 millions d’euros, sera consacrée au « renforcement des relations économiques et de la coopération avec les pays Africains ». Elle inclut notamment une formation dans les domaines de la sécurité nationale et de la santé.

En février dernier, le Premier ministre israélien avait annoncé avoir accepté l’invitation de dirigeants africains à se rendre sur le continent africain autour du 40e anniversaire de l’opération menée le 4 juillet 1976 par des commandos israéliens pour libérer les passagers d’un vol Tel-Aviv/Paris détourné à Entebbe et dans laquelle son frère avait péri.

La visite du Premier ministre sera la première du genre d’un chef de gouvernement israélien en Afrique depuis celle de Yitzhak Rabin à Casablanca en 1994. Et même si l’itinéraire officiel de son séjour n’a pas encore été divulgué, l’on sait déjà que Benjamin Netanyahu doit se rendre en Ouganda, au Kenya, en Ethiopie et au Rwanda. Une tournée qui a pour objectif de trouver de nouveaux alliés commerciaux et de marquer le 40e anniversaire de la mort de son frère dans une opération commando en Ouganda. Elle sera l’occasion pour établir de nouvelles alliances. C’est pour cela que le cabinet du Premier ministre a approuvé une proposition d’ouvrir des bureaux de l’Agence israélienne pour le développement international dans les quatre pays que Benjamin Netanyahou visitera. Cette agence partage avec les pays en voie de développement les technologies et le savoir-faire israéliens.

Pour le Premier ministre israélien, cette visite est « importante pour les entreprises israéliennes et pour Israël ainsi que pour les pays d’Afrique ». « Cela fait partie d’un effort majeur de notre part pour revenir en Afrique par la grande porte », a-t-il déclaré dimanche en conseil des ministres.

Le gouvernement israélien apprécie la coopération avec l’Afrique, notamment dans les secteurs de la sécurité et de la santé. « L’avantage comparatif d’Israël dans ces domaines a créé un grand intérêt pour les pays africains qui cherchent une formation auprès d’Israël », a relevé le bureau du Premier ministre dans un communiqué. « Le continent africain constitue un vaste potentiel pour Israël (…). Le potentiel d’expansion commerciale est considérable : l’Afrique ne représente que 2% du commerce extérieur israélien », a-t-il souligné.

Selon le directeur général adjoint pour les affaires africaines aux Affaires étrangères, Yoram Elron, Israël a choisi de renforcer sa coopération avec les Etats africains compte tenu de la croissance enregistrée ces dernières années en Afrique. « L’Afrique, qui possède aujourd’hui l’un des plus forts taux de croissance au monde, renferme de nombreuses opportunités commerciales dans des domaines où l’expertise israélienne fait autorité, comme l’agriculture, les télécommunications, l’énergie renouvelable et les infrastructures », avait-il expliqué.

Outre la coopération économique, Israël cherche aussi à s’assurer le soutien des pays africains dans les institutions internationales où ses dirigeants sont mal compris concernant la crise israélo-palestinienne, mais aussi au sujet de ses activités nucléaires. Le conflit avec les Palestiniens a porté un coup dur aux relations avec de nombreux pays africains dans les années 1960 qui avaient pris leurs distances avec l’Etat hébreu. « Depuis le début des annés 1980, les Africains ont réalisé qu’ils avaient fait une erreur », estime Aryeh Oded, ancien diplomate israélien en Afrique.

Il faut aussi signaler que ce voyage aura également une signification personnelle particulière pour Benjamin Netanyahu, 40 ans après la mort de son frère Yonatan, qui commandait l’opération pour libérer les passagers et l’équipage du vol Tel-Aviv/Paris détourné par des Palestiniens et des Allemands.

Rappelons que Benjamin Netanyahou s’était déjà rendu en 2005 en Afrique, plus précisément en Ouganda alors qu’il n’était pas encore à la tête du gouvernement israélien. A cette occasion, il avait dévoilé une plaque à la mémoire de son frère. Celle-ci décrivait l’opération des commandos israéliens comme « une expérience nationale dramatique ».

 

 

Nestor N'Gampoula

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