Coopération : l’université inter-Etats Cameroun-Congo ouvre ses portes en septembre

Jeudi 27 Juin 2019 - 13:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’établissement supérieur, l'un des joyaux de la coopération entre les deux pays, accueillera bientôt ses premiers étudiants pour l’année académique 2019-2020 (filière du numérique), a annoncé l’ambassadeur camerounais à Brazzaville, Komidor Njimoluh Hamidou, au cours de la soirée de la fête nationale de son pays.

Initialement célébrée le 20 mai de chaque année, la 47e édition de la fête nationale du Cameroun a été organisée en différé au Congo, le 26 juin, sur le thème « Unité dans la diversité, atout majeur du peuple camerounais dans sa marche résolue vers l’émergence ».

Dans son discours, l’ambassadeur du Cameroun a souligné « les remarquables relations de fraternité qui lient le Cameroun et le Congo ». Ces relations, a-t-il poursuivi, ont été marquées, cette année, par la participation « d’un contingent significatif des forces de défense congolaises aux côtés des forces de défenses camerounaises ».

Parlant de l’université Inter-Etats Cameroun-Congo, le diplomate a indiqué qu'elle a été créée en 2012 et se construit sur deux sites dans les deux villes frontalières que sont Sangmélima (Cameroun) et Ouesso (Congo). Elle offrira une mobilité des étudiants de part et d’autres des deux frontières.

La fête nationale du Cameroun a été célébrée sous le signe de l’unité, dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant dans deux de ses dix régions. A cette occasion, Komidor Njimoluh Hamidou a saisi cette occasion pour dénoncer des actions terroristes perpétrées par  « des groupuscules sécessionnistes ».

« Après des velléités de revendications d’indépendance, les sécessionnistes ont retrouvé leur nature propre en se transformant en bandits de grands chemins. Ils détruisent des biens matériels ainsi que le tissu économique. Ils sèment la mort, provoquent des déplacements internes de la population, des enlèvements suivis des demandes de rançon », a déclaré l’ambassadeur, tout en louant les efforts consentis par l’armée de son pays pour protéger la population et ses biens.

Selon lui, « les velléités de revendications postélectorales qui ont connu des sommets avec des fameuses marches blanches insurrectionnelles s’étouffent désormais dans la cacophonie des propos haineux, de la prolifération des fake-news, de leur marginalisation populaire et de leur singularisation ».

L’Afrique doit relever le défi de sa prise de conscience…

Au sujet du continent, l’ambassadeur a présenté sa vision panafricaine et sa réflexion sur le contexte néocolonial. Handicapée par de fortes disparités économiques entre les pays qui la composent, l'Afrique, a-t-il estimé, doit absolument consolider sa dynamique.

« Le mal de l’Afrique c’est la pauvreté, source de toutes les corruptions, de toutes les déstabilisations. Mais cette pauvreté se dévoile paradoxalement avec l’immensité des richesses que regorge l’Afrique. Cette Afrique si riche, si convoitée, hier comme aujourd’hui, doit être à l’initiative d’une nouvelle éthique de la coopération », a-t-il exhorté.  

Pour lui, l’Afrique doit relever le défi de sa prise de conscience dans un monde où « l’école, la science, l’organisation, l’intérêt collectif, le respect de l’heure, le civisme, le patriotisme… priment et fondent la qualité des partenaires ».

Mais pour y parvenir, a poursuivi l’ambassadeur, « l’Afrique doit identifier les aspects qu’elle a en partage avec le monde ». Komidor Njimoluh Hamidou a lancé: « L’Afrique doit y répondre par une nouvelle refondation des valeurs qui prend en compte son hybridité qui la place au diapason de plusieurs courants des civilisations de ce monde. Une nouvelle école, qui ne soit plus coloniale ni néocoloniale, doit être secrétée pour l’éducation de la nouvelle Afrique, afin de rendre compétitifs des femmes et des hommes africains dans un monde de compétition ».

L'ambassadeur a conclu: « Ainsi, peut-être, cessera-t-on de venir saigner l’Afrique ! Ainsi peut-être finira-t-on avec la déstabilisation permanente de l’Afrique pour ses richesses ! Ainsi peut-être, avec la vulgarisation des valeurs politiques, des valeurs nouvelles de gestion économique et sociale, verra-t-on éclore une nouvelle Afrique, partenaire à armes égales dans un monde mondialisé ! C’est par la construction et la consolidation des grands ensembles économiques régionaux que l’Afrique amorce ce cap d’avenir ».

La célébration de la fête nationale du Cameroun à Brazzaville a été aussi marquée par la décoration du directeur général d’Express union, Florent Fango Ngankou.

 

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

- Komidor Njimoluh Hamidou délivrant son message / Adiac - Une vue des invités / Adiac

Notification: 

Non