Coronavirus. La progression se poursuit, explosion de morts aux Etats-Unis

Vendredi 3 Avril 2020 - 17:45

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Le nombre de décès dus à la maladie Covid-19 explose aux Etats-Unis où près de 1.200 personnes sont mortes en 24 heures, du jamais vu dans un seul pays.

Les États-Unis, avec 6.000 morts, soit un quart du bilan mondial, sont en passe de devenir le nouvel épicentre de la pandémie. En 24 heures, 1.169 morts ont été enregistrés : une hausse d'un tiers par rapport au comptage de la veille et le bilan quotidien le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays. La Maison Blanche estime que l'épidémie devrait y faire entre 100.000 et 240.000 morts.

Mais avec la moitié des 53.700 décès enregistrés dans le monde, l'Europe reste le continent le plus touché. Le Royaume-Uni, dont le gouvernement a été critiqué pour sa gestion de la crise, a enregistré un record de 684 décès en 24 heures et compte désormais plus de 3.600 morts. Un immense hôpital de campagne mis en place en seulement neuf jours dans un centre de conférences de Londres, a ouvert vendredi pour absorber cette déferlante de malades du nouveau coronavirus s'abattant sur le système de santé britannique.

En Espagne, pays le plus endeuillé au monde derrière l'Italie, le nombre de morts en 24 heures a encore vendredi, comme la veille, dépassé les 900, portant le bilan total à presque 11.000 décès. Mais le rythme de hausse des décès, hospitalisations et cas de contaminations continue de ralentir, assurent les autorités. En Allemagne, les mesures de restrictions commencent à ralentir la propagation du virus, ont estimé vendredi les autorités sanitaires, insistant sur la nécessité de les maintenir.

En Chine, la quarantaine drastique a commencé à être levée : la circulation reprend et les magasins rouvrent, mais la population reste sur le qui-vive. Le pays observera samedi à 02H00 GMT un recueillement national de trois minutes à la mémoire des personnes décédées du nouveau coronavirus, la majorité dans la localité de Wuhan, berceau de l'épidémie.

Au moins 3,9 milliards de personnes, soit la moitié de l'humanité est désormais soumise à des mesures de confinement, parfois très strictes, avec des conséquences économiques et sociales très lourdes. La Thaïlande est la dernière nation en date à avoir rejoint ce groupe vendredi, en instaurant un couvre-feu nocturne. Selon le dernier comptage de l'AFP, plus d'un million de personnes ont été testées positives au nouveau coronavirus à travers la planète, une fraction du nombre réel de malades, un grand nombre de pays ne testant que les cas graves.

Economies et travailleurs, victimes collatérales du virus
La pandémie pourrait coûter de 2.000 à 4.100 milliards de dollars à l'économie mondiale, soit entre 2,3% et 4,8% du PIB mondial, estime la Banque asiatique de développement (ADB). En Afrique, et dans d'autres pays du monde dépendant des importations pour leur nourriture et des exportations pour les payer, des centaines de millions de personnes sont menacées de pénuries alimentaires, a prévenu vendredi l'ONU.

Economies et travailleurs sont aussi les victimes collatérales du virus. L'activité du secteur privé dans la zone euro a chuté en mars à son plus bas niveau historique, indique le cabinet d'information économique Markit. Aux États-Unis, 6,6 millions de personnes supplémentaires ont demandé une allocation chômage lors de la semaine écoulée.

Le gouvernement italien, sous pression pour lever les mesures de confinement et relancer l'économie, est face au choix  de "mettre l'économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes", selon l'Américain Paul Romer, prix Nobel 2018 d'économie. Malgré les interrogations actuelles sur la solidarité entre les 27, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, après avoir regretté que l'Europe ne se soit pas plus tôt mobilisée en faveur de l'Italie, s'est dite convaincue que l'UE sortirait plus forte de la crise sanitaire.

La Banque mondiale s'est dite prête à mettre sur la table jusqu'à 160 milliards de dollars sur les 15 prochains mois pour aider les pays à répondre aux conséquences sanitaires de la pandémie et soutenir la reprise économique. Quant à l'Assemblée générale de l'ONU, elle a appelé jeudi, dans sa première résolution depuis le début de la pandémie, à la coopération internationale pour combattre la maladie Covid-19. Mais la compétition sans pitié entre États, notamment occidentaux, pour acquérir des masques médicaux, principalement produits en Asie, montre l'inverse.
 

Bénédicte de Capèle avec AFP

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