Côte d’Ivoire : Guillaume Soro demande pardon à Laurent Gbagbo pour une réconciliation

Vendredi 21 Juillet 2017 - 17:27

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Alors que l’ex-président Laurent Gbagbo se trouve toujours à La Haye (Pays-Bas) où il est écroué depuis 2011 et jugé par la Cour pénale internationale (CPI), le président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro a demandé pardon jeudi, à son principal adversaire du passé, en vue d’une réconciliation nationale

« Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a plus que besoin de pardon et de réconciliation. Je veux demander pardon aux Ivoiriens pour tout ce que j’ai pu faire (...) à ce peuple qui a tant souffert. Je demande pardon à mes aînés (...) et même au président Laurent Gbagbo », a déclaré Guillaume Soro. Il a cité l’ancien président Henri Konan Bédié, un des principaux acteurs de la crise, et l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara.

« La division fait du tort à nous tous. Ne nous divisons pas la Côte d’Ivoire ! Travaillons à la paix ! Dans les jours suivants, je serai plus engagé pour le pardon et la réconciliation. Même Gbagbo mérite que j’aille lui demander pardon. Je demanderai pardon à tout le monde », a précisé le président de l’Assemblée nationale à qui l’on prête des ambitions présidentielles. « Parce que depuis 2002, jusqu’à ce jour, j’ai été un acteur important. Ce dont la Côte d’ivoire a besoin, c’est de beaucoup plus de tolérance, de pardon, de réconciliation, de paix », a expliqué Guillaume Soro qui est régulièrement accusé par ses détracteurs de « comploter » pour satisfaire ses ambitions présidentielles. « Ce sont des rumeurs, je n’en tiens pas compte », a-t-il assuré.

Pour Guillaume Soro qui a été le chef de la rébellion pendant la décennie (2002-2011) de crise politico-militaire ivoirienne ayant fait des milliers de morts et scindé le pays en deux, avant d’être Premier ministre (2011-2012), « personne n’a intérêt à jouer contre la stabilité de la Côte d’Ivoire ». « Je tends la main. Je veux que tous les fils et filles du pays, nous puissions nous donner la main pour reconstruire l’unité et l’union. Ne nous divisons pas ! La division nous mènera droit à la catastrophe. Il faut sauver la Côte d’Ivoire ! Il faut bâtir la paix », a-t-il poursuivi.

La Côte d’Ivoire, rappelons-le, a été secouée par plusieurs mutineries dans l’armée depuis le début de l’année. L’épicentre de ces mutineries était Bouaké, ancienne capitale de la rébellion dans le nord et fief de Guillaume Soro.

En ce qui concerne l’ancien président Laurent Gbagbo, âgé aujourd’hui de 72 ans, il est accusé à la CPI, tout comme l’ancien chef du mouvement des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, de quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains perpétrés durant la crise post-électorale dans leur pays. Les deux hommes ont plaidé non coupable. Ces violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois entre décembre 2010 et avril 2011 dans les deux camps, lors de cette crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu internationalement vainqueur de l’élection présidentielle de 2010.

 

Nestor N'Gampoula

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