Couleurs de chez nous. Commerçants malgré eux !

Vendredi 30 Août 2019 - 13:42

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De tradition, les Congolais sont un peuple cultivateur, pêcheur et chasseur. On trouvera cette observation dans les ouvrages d’histoire ou d’anthropologie notamment ceux consacrés au Congo.

De la lecture de ce type d’ouvrages, on comprend que les Congolais ne sont ni éleveurs ni commerçants. Et on admet que ces conclusions issues de la recherche ne sonnent ni comme des vérités éternelles ou figées ni comme des dogmes et qu’elles n’ont nullement scellé le destin d’un peuple.

En effet, au fil du temps et au contact d’autres populations, les Congolais ont su réaliser leur mue pour épouser d’autres modes de vie et pratiques. Désormais, ils sont capables de bien d’autres exploits. Aussi, conjoncture ou réalisme obligeant, ils sont de plus en plus nombreux à envahir les rues et avenues, avec sur les bras, diverses marchandises en vente.

Femmes et hommes, enfants ou adultes, ils sont encore nombreux, ces Congolaises et Congolais, à ouvrir boutiques et magasins rivalisant ainsi avec les ressortissants de l’Afrique de l’Ouest, les Asiatiques et autres commerçants venus du Proche ou Moyen Orient. Comme quoi : les Congolais ont assurément compris que « la Fonction publique n’était pas ou plus le seul  débouché » et que l’argent peut se gagner en se tournant vers d’autres activités.

Cependant, cette conversion des Congolais vers le commerce accuse encore des lacunes. Commerçants, ils le sont devenus mais sans atteindre le niveau souhaité. En doutez-vous ?

Point n’est besoin d’enquêtes à ce sujet, car la moindre fête mobilisant la communauté musulmane, majoritairement composée de sujets ouest-africains, crée un désert qui laisse voir la réalité du système commercial à Brazzaville. Même le faible espoir que suscite la présence des boutiques d’alimentation tenues par les Congolais s’étiole les dimanches parce que ces derniers doivent se rendre au culte.

Une fermeture des boutiques d’alimentation qui se traduit par l’errance des populations à la recherche du pain, du lait ou de tout autre produit de consommation courante au coin de la rue.  D’où le recours systématique au comptoir du « Ouest-Africain ».

Si ce constat explique, en réalité, le faible taux de Congolais dans le commerce intérieur, il cache mal un comportement. Car, contrairement aux commerçants étrangers qui y mettent toute leur énergie et y consacrent tout leur temps, les Congolais prennent pour un passe-temps, une activité subsidiaire. Derrière le commerçant congolais se cache généralement un fonctionnaire, un retraité, une épouse à qui le mari a garanti une activité pour « tuer le temps », un étudiant ou un sans emploi en quête de mieux, etc.

Ils n’ont pas d’horaires et ouvrent à leur guise ; ils sont rarement présents derrière le comptoir obligeant les acheteurs de les attendre comme on attend un  médecin ; ils préfèrent parfois converser avec un tiers alors qu’à côté un client s’impatiente et, trois jours sur sept, la boutique est fermée parce que le tenancier a d’autres obligations ; un stock limité ou difficilement renouvelé se signalant par l’insuffisance d’articles ; refus d’employer un vendeur permanent couplé à cet égoïsme de ne pas faire appel à un suppléant en cas d’occupation, etc.

A suivre…/-

 

     

 

Van Francis Ntaloubi

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