CPI : L'auteur de la destruction de monuments de Tombouctou sera jugé

Jeudi 24 Mars 2016 - 19:06

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La Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale a confirmé, ce jeudi 24 mars, la charge de crime de guerre portée contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi à raison de la destruction de monuments à caractère historique et religieux à Tombouctou, au Mali, et l'a renvoyé en jugement devant une chambre de première instance.

Selon un communiqué de la CPI, la Chambre a jugé que les preuves présentées par le Procureur étaient suffisantes pour donner des motifs substantiels de croire Ahmad Al Mahdi pénalement responsable de la commission du crime de guerre que lui reproche le Procureur concernant le fait d'avoir dirigé intentionnellement des attaques contre les mausolées de Tombouctou. La charge qui a été confirmée porte sur un crime qui aurait été commis à Tombouctou entre le 30 juin 2012, ou autour de cette date, et le 11 juillet 2012, ou autour de cette date. La Chambre a indiqué que les bâtiments visés étaient considérés comme formant une part importante du patrimoine culturel de Tombouctou et du Mali et protégés en tant que tels, et qu'ils ne constituaient pas des objectifs militaires. Ils ont été spécifiquement identifiés, choisis et visés à la lumière même de leur caractère religieux et historique et en raison de celui‑ci. Du fait des attaques, ils ont été soit complètement détruits soit sévèrement endommagés. Leur destruction a gravement affecté la population locale.

Selon la CPI, il est allégué qu'Ahmad Al Mahdi, né à Agoune, à 100 kilomètres à l'ouest de Tombouctou (Mali), était une personnalité active dans le contexte de l'occupation de cette dernière ville. Il était membre d'Ansar Eddine, un mouvement principalement touareg associé à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), et il collaborait étroitement avec les leaders des deux groupes armés et dans le contexte des structures et institutions mises en place par eux. Il aurait été, jusqu'en septembre 2012, à la tête de la « Hisbah » (instance chargée de promouvoir la vertu et prévenir le vice), qui a été créée en avril 2012. Il était également associé aux travaux du Tribunal islamique de Tombouctou et participait à l'exécution de ses décisions. Il est allégué qu'il a participé à la destruction des bâtiments mentionnés dans la charge. Ahmad Al Mahdi a été remis à la CPI le 26 septembre 2015, en exécution d'un mandat d'arrêt délivré le 18 septembre 2015. L'audience de confirmation des charges en l'espèce a eu lieu le 1er mars 2016.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Al Faqi Al Mahdi, Crédits Photo CPI

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