Crise libyenne : le Comité de haut niveau lance un appel à la réconciliation nationale

Samedi 28 Janvier 2017 - 14:15

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La 2e réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye tenue à Brazzaville le 27 janvier, a demandé « à toutes les parties prenantes libyennes de participer pleinement au processus politique et aux différents efforts de réconciliation nationale » afin de chasser les démons de la division et d'enterrer définitivement la hache de guerre qui déchire leur pays.

Convoquée par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, en sa qualité de président du Comité de haut niveau, avant le sommet des chefs d’Etat de l’UA qui s’ouvrira le 30 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie, la rencontre de Brazzaville a pris des mesures qui s’imposent en vue de ramener la paix en Libye.

Dans un communiqué final, le comité a approuvé une feuille de route sur la crise libyenne et « réitéré son appel à la convocation, sous les auspices de l’UA d’une réunion de réconciliation nationale inclusive ». Pour ce faire, il a souligné la nécessité pour le peuple libyen de préserver l’unité nationale et de promouvoir le dialogue inclusif et la recherche du consensus sans discrimination entre toutes les parties libyennes. Ce qui faciliterait la recherche des solutions aux problèmes fondamentaux qui continuent d'entraver une résolution globale et durable de la crise, dans le cadre général de l'accord politique libyen du 17 décembre 2015, qui ne fait toujours pas l’unanimité parmi les protagonistes

Le Comité a souligné que « seule une solution politique négociée pouvait garantir une paix durable dans le pays et qu’il était urgent de coordonner tous les efforts régionaux et internationaux à cette fin ». « Il a appelé à la cessation de toutes les interventions extérieures de la Libye qui ont alimenté le conflit, empêché le dialogue politique et sapé le processus de paix dans le pays », ajoute le communiqué.

Estimant que son élargissement favorisera le processus politique et le règlement pacifique de la crise en Libye, le comité a proposé d’élargir sa composition aux pays voisins de la Libye en tant que membres à part entière. Il a salué les efforts déployés par la Troïka, à savoir l’UA, les Nations unies et la Ligue des Etats arables en vue de trouver une solution à cette crise. Les participants ont souligné la nécessité de coordonner et de rationnaliser ces efforts.

Le dialogue entre toutes les parties libyennes est primordial

Le Comité a, par ailleurs, demandé au Conseil présidentiel et à la Chambre des représentants de « promouvoir une approche globale visant à dépasser les blocages institutionnels » y compris la composition du conseil présidentiel, la formation d’un gouvernement consensuel représentatif, l’établissement d’une armée unifiée et, essentiellement, l’amendement consensuel de l’Accord politique libyen, en cas de besoin. Il a encouragé la lutte contre les groupes armés (mercenaires et autres criminels) dans le pays « jusqu’à leur éradication complète ».

Répondant aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue des travaux, le président Denis Sassou N’Guesso, ses homologues nigérien, mauritanien et tchadien, respectivement Mahamadou Issoufou, Mohamed Ould Abdel Aziz et Idriss Déby Itno, président en exercice de l’UA, ainsi que le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, et le Premier ministre libyen, ont réaffirmé leur volonté de promouvoir la réconciliation et une solution politique à la crise libyenne. Le chef de l’Etat congolais a souligné que l’Afrique a déjà relevé plusieurs défis et le fera pour la crise libyenne.

« La solution à la crise libyenne dépend, avant tout, des Libyens aux-mêmes (…), elle ne peut être que politique, nous le savons », a déclaré le président Denis Sassou N’Guesso à l’ouverture des travaux. « En cela, le dialogue entre toutes les parties libyennes est primordial. En dépit des divergences, c’est le seul moyen d’avancer dans la transition », a-t-il espéré.   

S’agissant du Maréchal Kalifa Haftar, hostile à l’action du gouvernement d’union nationale, le président du comité de Haut niveau sur la Libye a indiqué que ce dernier sera associé à la recherche d’une solution pacifique. « Il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne, donc toutes les parties, y compris le Maréchal Haftar doivent concourir à la recherche de la solution à cette crise », a-t-il précisé.

Le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA a, quant à lui, assuré que la « feuille de route déterminera la suite qu’il faudra donner à la résolution de cette pierre d’achoppement ». « Je fonde l’espoir que cette feuille de route sera mise en œuvre très rapidement car le peuple libyen n’a que trop souffert, et ceux des pays voisins également du chaos politique, sécuritaire, économique et humanitaire » dans ce pays, a déclaré le président nigérien, Mahamadou Issoufou. Bref, tous les intervenants ont prôné le dialogue comme voie de résolution de la crise libyenne.

   

 

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Photo de famille des participants à la 2e réunion du Comité de haut niveau

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