Crise malienne : la CEDEAO exige un président de transition civil

Mardi 8 Septembre 2020 - 16:10

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Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest réunis le 7 septembre à Niamey, au Niger, ont décidé de donner huit jours à la junte militaire au pouvoir au Mali pour désigner un président et un Premier ministre de transition.

Dans un communiqué lu à l'issue de leur sommet, les chefs d'État de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont précisé que ce président et ce Premier ministre devaient être des civils. Pour maintenir la pression sur les militaires ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, la CEDEAO n'a pas levé les sanctions prises contre le Mali après le coup d'État : fermeture des frontières, et embargo sur les échanges financiers et commerciaux. Ils ont néanmoins salué les mesures prises par la junte au cours de la concertation nationale de la semaine passée, afin d’ouvrir une concertation avec les partis politiques et des représentants de la société civile au sujet de la période de transition. En plus d'un régime civil, la CEDEAO exige l'organisation d’élections dans un délai d'un an, un calendrier sur lequel la junte réunie au sein d'un Comité national pour le salut du peuple (CNSP) ne s'est pas engagée.

Le 57e Sommet de la CEDEAO a été marqué également par l’élection, à l’unanimité du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui prend désormais la tête de cette communauté sous-régionale. Conscient des défis auxquels fait face cette communauté, il a appelé tous les Etats à collaborer afin de maintenir « les valeurs communes de gouvernance ». Nana Akufo-Addo remplace ainsi le président du Niger, Mahamadou Issoufou, pour une période d’un an.

« Excellences, je suis pleinement conscient des défis auxquels l'Afrique de l'Ouest est confrontée », a déclaré le nouveau président de la CEDEAO après son élection. Au nombre de ces défis, a souligné le président ghanéen, figurent notamment la situation dans le Sahel et les régions septentrionales du Nigeria, la pandémie de la covid-19, l'entrée en vigueur imminente de la zone de libre-échange continentale africaine le 1er janvier 2021, l'union monétaire au sein de l'espace CEDEAO, et la consolidation de la gouvernance démocratique au sein de la communauté sous-régionale. « Ceux d’entre nous qui croient fermement en l’intégration ne peuvent faire mieux que d’appuyer pleinement les décisions régionales. Grâce à cela, nous renforcerons la confiance institutionnelle et l'intégrité des organes structurels de la CEDEAO », a-t-il déclaré. Par la même occasion, il a invité tous les Etats à « collaborer pour garantir que nous adhérons et maintenons les valeurs communes de gouvernance, c'est-à-dire les principes de responsabilité démocratique, le respect des libertés individuelles et des droits de l'homme, et l'Etat de droit ».

Yvette Reine Nzaba

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