Croissance en panne : la BAD croit en une meilleure résilience des économies africaines

Mercredi 1 Juin 2016 - 16:56

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le ralentissement actuel des économies du continent africain dans leur ensemble n’auront pas les mêmes effets catastrophiques que les chocs extérieurs des années 1990, a révélé plutôt optimiste la Banque africaine de développement (BAD). Si la région ne revivra plus la période difficile qui a précédé l’Initiative des pays pauvres et très endettés (PPTE), par contre elle devra offrir de meilleures opportunités de développement aux investissements locaux pour constituer une véritable épargne nationale.

Pour la BAD, l’Afrique résistera mieux à ces chocs extérieurs que par le passé. Certes, il existe des facteurs qui contribueront forcément à la pression sur les politiques des dirigeants africains. La BAD a mis en bonne place la hausse du niveau d’endettement et l’élargissement des déficits budgétaires. Mais beaucoup de pays de la région ont mis en place des politiques macro-économiques ces dernières années qui leur ont permis d’engager un processus de diversification. « Malgré la baisse des prix des matières premières dont les politiques africaines dépendent, leurs économies sont aujourd’hui plus diversifiées et développées qu’il y a 20 ans ».

Dans nos dernières livraisons, nous avions évoqué le cas de la RDC qui a connu un ralentissement de sa croissance économique qui reste toujours robuste en raison de la montée en puissance d’autres secteurs que les mines. Malgré tout, la RDC et d’autres économies montantes de la région souffriront de la réalité de certains faits. En effet, a mis en garde la BAD, la diversification et le développement reconnus actuellement aux économies africaines ont été soutenus par des injections importantes de capitaux étrangers. « En raison de la volatilité des marchés émergents et d’une certaine stabilité retrouvée sur les marchés boursiers occidentaux, les capitaux étrangers sont en train de redessiner la géographie de leurs portefeuilles ».

Et les effets se font déjà ressentir. Certaines puissances régionales comme l’Angola ont recouru finalement aux mécanismes d’appuis du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) pour faire face à leurs déficits budgétaires. S’appuyant sur ce cas et tant d’autres dans la région, Moody’s projette une généralisation du recours aux appuis extérieurs. « Les pays de la région ne pourront pas éviter pendant longtemps le marché de la dette souveraine en raison d’un besoin appuyé de devises étrangères ». Dans le continent, l’on a des pays comme l’Afrique du Sud qui ont lancé un eurobond. « La Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Sénégal vont également développer les obligations souveraines islamiques ».

En définitive, la BAD propose une nouvelle vision pour l’avenir après le cauchemar des années 1990. Au cours des prochaines années, il faut compter davantage sur l’accroissement du stock des investissements purement locaux. L’objectif est d’arriver à consolider l’épargne populaire à travers des investissements de long terme. Il faut craindre, a conclu la BAD, les habitudes de consommation qui se tournent malheureusement vers les produits importés au moment où les revenus des exportations africaines sont en chute libre. Un vrai problème pour l’Afrique.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non