Département du Pool : au moins deux morts, une disparue et des véhicules incendiés sur l’axe Kinkala-Brazzaville

Jeudi 29 Septembre 2016 - 21:00

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Les ex-combattants ninjas nsiloulou ont d’abord attaqué et incendié deux véhicules dont un coaster et une ambulance dans la nuit du 28 septembre aux villages Voula et Siassia dans le district de Kinkala, dans le département du Pool.

Selon la force publique, cette double attaque à main armée a fait au moins deux morts dans ses rangs dont un sergent incinéré dans l’ambulance et un adjudant tué par balle dans une BJ alors que le véhicule convoyait les blessés. D’après des témoignages, tout est parti de l’attaque du Coaster au village Voula par un groupe de ninjas, blessant de nombreux passagers. Informées de la situation, les autorités du Pool ont envoyé une ambulance pour transporter les blessés à l’hôpital de Kinkala.  Vu la gravité des cas, les médecins auraient recommandé que les blessés soient évacués sur Brazzaville.

Arrivée au village Siassia aux environs de 21 heures sous escorte de la force publique, l’ambulance a essuyé des balles visiblement issues des armes de chasse, blessant le chauffeur à l’épaule.  La BJ qui les escortait n’a pas échappé à cette attaque même si elle a pu s’extirper sous les coups de feu. Une femme qui se trouvait à bord de l’ambulance a été kidnappée par les assaillants. Les blessés du Coaster sont, quant à eux hospitalisés à Brazzaville. « La majorité des gens sont ceux qui convoyaient l’ambulance. Après échange des tirs entre la force publique et les assaillants, comme ces derniers étaient en position de force du fait d'être perchés sur une  montagne, c’est l’engin de la police qui les a dispersés », a témoigné le capitaine Patrick Okomo en poste sur l'axe Brazzaville-Kinkala.

Selon cet agent de la force publique, ces assaillants avaient demandé aux habitants du village de le vider avant leur assaut. Il s’agit de la troisième attaque de la semaine. Du côté des assaillants, aucun mort n’a été signalé. Mais dans la foulée, l’un d’eux a abandonné sa carte d’ex-combattants signée de Sylvain Richard Bintsamou, leur coordonnateur en 2012.

De nombreux déplacés

Ces évènements ont déjà occasionné de nombreux déplacés. Au village Koubola, 215 personnes sont accueillies à la paroisse Saint Antoine de Padoue. Certains villages sont vidés de leurs habitants tout au long de la route. La circulation a été fermée toute la journée, de Nganga-Lingolo à Kinkala.  Conséquences : de nombreux véhicules des commerçants stationnés à Kinkala. Les éléments de la force publique sont visibles tout au long de la route.

Jean Michel Sangha parle de l’incompréhension

De son côté, le préfet du département du Pool, Jean Michel Sangha, a invité les ex-combattants à rentrer chez eux puisqu’ils n’ont pas de problèmes avec la justice. « Le problème du Pool est qu’il héberge des gens qui sont recherchés par la justice. En dehors de ces trois personnes que l’on cherche, il y a de l’incompréhension. Ce sont ceux qui aident les commanditaires recherchés par la justice qui commettent des exactions dans certains districts du département », a estimé le préfet.

Rappelons que depuis le mois d’avril, les ex-combattants ont déjà commis une centaine de crimes. En effet, ils sont à l’origine des cas de viols,  vols, braquages, tueries et autres atrocités dans le département du Pool. Récemment, ils ont tué deux éléments de la force publique dans le district de Mindouli. Du côté des autorités l’on s’inquiète du droit international humanitaire car les assaillants prennent pour bouclier les populations civiles. « Le Pool est dans l’insécurité, c’est une évidence. Que les populations sachent qu’elles sont en train d’héberger les loups, car nombreux sont dans la brousse la journée et la nuit ils reviennent aux villages », a lancé le porte-parole de la police, le colonel Jules Monkala-Tchoumou, précisant que les solutions ne sont pas toujours sécuritaires.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

L’ambulance incendiée à Siassia ; les déplacés reçus à la Paroisse de Koubola ; une carte d’ex-combattants abandonnée dans la précipitation ; crédit photo Adiac

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