Développement : vive inquiétude de Coordination SUD sur la baisse de l’aide publique française en Afrique subsaharienne

Mercredi 9 Avril 2014 - 11:39

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les chiffres de l’aide publique au développement (APD) pour l’année 2013. Elle constate que l’APD de la France a baissé de 9,8% en 2013, alors qu’au plan mondial, elle a augmenté de 6,1%. En effet, la France a consacré 0,4% de son revenu national but (RNB) à l’APD  en 2013, contre 0,45% en 2012 et 0,46% en 2011

La coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale, Coordination SUD (Solidarité urgence développement), a exprimé son inquiétude « de voir ces crédits diminuer fortement, alors qu’ils sont indispensables pour financer les programmes de lutte contre la pauvreté et les inégalités et pour appuyer la mise en œuvre de politiques publiques de qualité », notamment l’éducation, la santé, l’agriculture, etc., dans les pays pauvres.

Elle rappelle l’engagement du président François Hollande, il y a un an, « à reprendre la trajectoire ascendante vers les objectifs internationaux que [la France] s’est fixés » dès le retour de la croissance dans le pays. Pour le président de Coordination SUD, Jean-Louis Vilajus, « force est de constater que ce décrochage augure mal de la trajectoire ascendante promise par le président de la République en mars 2013. »

« La baisse générale de l’aide publique au développement française rend plus ardue encore la perspective du “chemin crédible” promis par le président de la République pour atteindre les 0,7% du RNB », constate Coordination SUD. La contraction de l’APD n’est pas une fatalité : le Royaume-Uni, qui se trouve dans une situation économique similaire à celle de la France, a atteint l’objectif des 0,7% suite à une augmentation de son APD de 27,8% en 2013, explique son vice-président, Bernard Pinaud.

Pour le chef de file de la commission APD de Coordination SUD, Christian Reboul, « on peut certes, se satisfaire d’orientation et de bons principes, mais dans des situations de crise comme celles que traversent la Centrafrique aujourd’hui, le Mali ou la Syrie, ou quand il s’agit de faire face aux effets, pour des millions de personnes, des conséquences du changement climatique, l’aide au développement est cruciale. » La France a fait évoluer sa politique de développement en proposant à son Parlement une Loi d’orientation relative à la politique de développement et de solidarité internationale.

Selon l’OCDE, l’aide se détourne de plus en plus des pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne. Christian Reboul trouve cette situation « inquiétante ». Coordination SUD s’inquiète également des futurs arbitrages budgétaires pour atteindre les 50 milliards d’euros d’économie dans le budget de l’État d’ici à 2017.  Des coupes semblent être à l’ordre du jour dans le budget 2015 de l’APD française, alors même qu’il s’agit d’une année cruciale pour le développement et la solidarité internationale, rappelle Coordination SUD.

Noël Ndong