Dimension plurielle : l’Isam a réussi son show

Lundi 18 Avril 2016 - 18:47

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L’ambiance, c’est ce qui manquait le moins au défilé de mode pour lequel l’Institut supérieur des arts et métiers de Kinshasa (Isam) avait ouvert grandes ses portes, le 13 avril, à un public hétéroclite venu assister à la présentation de créations de plusieurs genres pour femmes et hommes.

Un ensemble, mélange de pagne et dentellesOrganisée dans le cadre de Dimension plurielle initiée par Wallonie-Bruxelles, la soirée de l’Isam Kinshasa où les deux autres écoles d’art de la ville assistaient, à savoir l’Institut national des arts, et l’Académie des beaux-arts a reçu du monde. Disposé de part et d’autre du catwalk, le public s’est fait un plaisir de découvrir les créations réalisées exclusivement pour la circonstance. Le pagne quasi omniprésent sur le catwalk était décliné de plusieurs manières. Les mannequins du jour triés sur le volet parmi les étudiants même de l’Isam avaient vraiment fière allure, surtout que certaines des tenues ont été confectionnées par les étudiantes seules. Pour d’autres, il avait fallu que l’expertise des enseignantes entre en jeu. Donc, celles cousues en binôme, appelées ainsi dans le cas où une enseignante avait cousu avec une étudiante ou supervisé la couture d’une étudiante se démarquaient un peu plus tout autant que les réalisations exclusives d’enseignantes.

Le défilé thématique animé justement par l’une des enseignantes, en l’occurrence Lydia Sambay, était partie d’une réflexion. « Nous avons pensé à la marche sur la lune. Une femme qui marche sur la lune pour symboliser le fait qu’elle est en train de braver certains interdits du passé. Et, en plus d’avoir marché sur la lune, elle a aussi émergé. Au bout du compte, c’est fifty-fifty sur la planète », a expliqué la styliste.

Des silhouettes fines et parfois longilignes se sont mêlées à des plastiques des fois plus généreuses pour les dames. Face aux modèles, Lydia Sambay avait son coup de cœur personnel qu’elle a commenté de la sorte : « J’ai beaucoup apprécié le vêtement “Grande dame“, quand je dis “Grande dame“, je parle des femmes fortes. Généralement, les femmes fortes ont tendance à se gêner un tout petit peu, elles ne savent pas se mettre en valeur. Ainsi, parmi les tenues confectionnées, nous avons habillé un mannequin de taille XXL et elle était bien, très à l’aise dans sa tenue que je n’ai pu m’empêcher de l’apprécier ».

Une création pratique

Dans le public, il se trouvait des férus de la mode. Aussi, parmi les regards admiratifs, il se trouvait notamment des personnalités de la ville à l’instar du ministre provincial de la Culture, Ruffin Bayambudila. Mais il s’y trouvait aussi Seku Mâga, sujet martiniquais, artiste engagé et conférencier pour qui le défilé revêtait un caractère bien plus particulier encore. « La jeunesse congolaise et africaine a beaucoup de créativité. C’était sublime et inspirant. Je pense que c’est une forme de création qui demande à être encore plus appréciée parce que ce n’est pas une simple création car c’est une création pratique. Les gens portent ce qui est créé. C’est l’expression des talents et des dons de l’Afrique de façon active et opérationnelle. C’est à la fois la beauté et la magie des noirs. On a toujours créé depuis les temps de l’Égypte pharaonique, jusqu’à présent ça continue. Nous n’avons rien perdu », a-t-il souligné avec grande admiration.Une robe multicolore

Au terme du show applaudi de manière frénétique par le public, il était fréquent de voir des gens s’agglutiner autour des enseignants et poser des questions. Par ailleurs, des visites de la salle d’exposition où l’on pouvait voir de plus près certaines répliques des modèles aperçus sur le catwalk se sont improvisées sur le champ. Cet empressement du public traduisait une curiosité attisée par le défilé. Et à Lydia Sambay de confier aux Dépêches de Brazzaville que l’expertise de l’Isam est de plus en plus sollicitée. « La salle d’exposition et les ateliers sont de plus en plus courtisés. L’on rencontre plus souvent des gens qui s’intéressent à la couture faite à l’Isam. Nous espérons que dans cinq ans au maximum, les créations de l’Isam vont s’étendre dans toutes les boutiques et que son expertise sera reconnue et confirmée comme telle », a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : « Du côté enseignement, il n’y a pas à redire. Les enseignants de l’Isam dispensent les cours de manière générale dans la plupart des institutions de la République. C’est plutôt du côté couture que nous avions besoin de nous installer. Et, ce qui nous compliquait la vie, c’était la technologie, mais petit à petit, elle est en train de suivre ». Par ailleurs, elle a évoqué des attentes quant à la tenue de cet événement annuel : « Nous espérons que Dimension plurielle va nous permettre d’entrer dans la haute sphère, d’avoir une visibilité qui reviendrait de manière juste à l’Isam».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Un ensemble mélangé de pagne et dentelle Photo 2 : Une robe multicolore

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