Droits de l’homme : la Fécodho demande l’ouverture d’une information judiciaire sur le cas Samson Moungoto

Jeudi 16 Janvier 2014 - 19:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une lettre ouverte datée du 16 janvier, adressée au garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits humains, la Fédération congolaise des droits de l’homme (Fécodho) proteste contre la pratique de la torture en République du Congo

L’ONG présidée par Céphas Germain Ewangui s’est appuyée sur le cas Samson Moungoto. Né le 20 janvier 1971 à Impfondo et père de trois enfants, ce citoyen de nationalité congolaise a, d’après la Fécodho, suite aux actes de tortures subis, perdu l’usage de ses mains sans que les tortionnaires ne soient même inquiétés. « La Fécodho qui, d’ailleurs, a été informée que le suspect voleur a été retrouvé, exige que le gouvernement, par votre biais et les structures habilitées, prenne les mesures qui s’imposent, comme dans tout État qui se veut de droit. Il s’agit, entre autres, d’assurer une prise en charge complète, y compris l’indemnisation conséquente de Samson Moungotto ; ouvrir une information judiciaire et une enquête administrative pour établir les responsabilités des uns et des autres avec les conséquences juridiques, judiciaires et administratives qui s’imposent », a-t-elle écrit.

En effet, selon cette plate-forme des organisations de la société civile congolaise spécialisées en matière de promotion et protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, Samson Moungotto avait été arrêté par trois policiers à la direction de MTN, l’accusant, « à tort », d’être complice d’un vol de lap-top (ordinateur portable). Ils l’avaient par la suite conduit au commissariat de Diata, en dépit de l’insistance du présumé voleur qui avait insisté qu’il soit conduit au commissariat de la coupole, très proche de là où il avait été arrêté.

« Ils ont décidé de me conduire à Diata après m’avoir extorqué mes 40.450 FCFA sur les lieux, jamais remboursés. J’ai été déshabillé, conduit dans un couloir pour déboucher dans une cour vide, aménagée avec une table, une barre de fer pour la torture. J’ai vécu des scènes terribles, maintenant, je ne suis même plus capable de me laver, j’ai perdu l’usage de mes mains », peut-on lire du témoignage de la victime, repris par Céphas Germain Ewangui.

Outre la lettre d’indignation et de protestation contre la pratique de la torture au Congo au « mépris des lois nationales et des conventions internationales », la Fécodho a aussi lancé un appel à l’application de la convention des Nations unies contre toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme au Congo.

Parfait Wilfried Douniama