Environnement : un réseau de producteurs des foyers aménagés est en vueMardi 17 Février 2015 - 16:45 Une vingtaine d’artisans céramistes et ferronniers bénéficient d’une formation pour la fabrication des foyers améliorés, à base d’argile, inspirés du modèle sénégalais. Cette initiation est la deuxième étape, sur six, du projet « Bopeto » initié par l’organisation non gouvernementale Femme-Énergies. Le but : sensibiliser les femmes au choix des sources d’énergie à utiliser en conservant la nature. Ce projet qui date de 2008 devrait connaître un début de concrétisation avec cette formation qui vise à mettre en place un réseau de producteurs de foyers améliorés au Congo. Une initiative soutenue financièrement par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). « Cette aventure de projet devient une réalité. J’étais loin d’y penser car nous nous sommes découragés à certains instants», a déclaré avec émotion la présidente de l’Association Femme-Énergies, Estelle Malalou, à l’ouverture de cet atelier de formation. Au nombre des partenaires de l’Association ayant permis la concrétisation des foyers aménagés, il est cité le CRIPT (Centre de recherche d’innovation pour la production technologique), auteur du prototype réalisable, la MAAC ainsi que la direction de l’artisanat par le biais du ministère des Petites et moyennes entreprises et de l’artisanat. En effet, le Congo s’est engagé dans la lutte contre la dégradation et la déforestation des forêts. Ce projet entre dans cette dynamique qui préconise qu’au niveau des ménages, la femme congolaise puisse apprendre à faire l’économie de la matière première qu'est le bois qui représente près de 90 % de source d'énergie dans les ménages. « Je vous félicite pour votre perspicacité et détermination car vous avez tenu à mettre à la disposition des femmes du Congo les foyers aménagés qui vont permettre l’économie de notre matière première qui est le bois », a relevé le conseiller du chef de l’État du Congo, chargée des questions environnementales, Rosalie Matondo. 25 à 30% de gain d’énergie Les études l'ont démontré à condition d’être bien utilisés car comparés aux foyers traditionnels, l’amélioré réduit l’usage du bois ou du charbon. Ces foyers sont fabriqués à base d’argile reconnue comme élément conservateur de la chaleur, donc ave une capacité de rémanence. Ceci, sans charbon et durant deux heures. Les études se poursuivent pour augmenter ce délai à 12 heures. Un échantillon d’une cinquantaine de prototypes a été testé dans une vingtaine de ménages. Après utilisation, cet appareil domestique où se fait la combustion, est bien apprécié des ménagères. « Avec 200g de charbon, j’ai pû frire du poisson (8 morceaux), cuire des légumes et bouillir l’eau m’ayant servie à malaxer le foufou (farine de manioc séchée) », a reconnu une des femmes de l’échantillonnage. Le projet nécessite des moyens considérables, car il s’agit à terme de créer une chaîne de valeur à travers des groupements d’intérêt communautaire. L’objectif est de mettre en place un système pérenne de fabrication et de distribution de foyers améliorés à commercialiser. Déjà le prix de revient est fixé à 15 000 FCfa, d’où le besoin d’une grande production afin d’obtenir un coût abordable et attirer les consommatrices qui risqueraient de garder leur foyer de charbon traditionnel. L’appui du PNUD intervient dans le cadre de son projet globalisant « Renforcement des capacités nationales pour le développement de la micro hydro-électricité et l’approvisionnement en eau potable en milieu rural » depuis 2010. Ce projet couvre les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire pour une production de 5000 exemplaires de deux modèles : standard pour la ménagère et pour les cuisines professionnelles. Nancy France Loutoumba Légendes et crédits photo :photo 1: les apprenants, photo Adiac; photo 2:un model de foyer amélioré, photo Adiac |