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Et l’Union africaine …

Dimanche 21 Janvier 2024 - 9:04

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Ce qui se passe aujourd’hui en mer Rouge où les milices Houthis du Yémen, appuyées par l’Iran, mettent tout en œuvre pour bloquer l’accès au canal de Suez et provoquer de ce fait une crise majeure dans le transport maritime mondial confirme, s’il en était besoin, ce que nous avons écrit ici même à maintes reprises ces dernières années : le temps est venu pour l’Union africaine (UA) de déplacer son siège installé depuis l’an 1963 à Addis Abeba, capitale de l’Ethiopie, afin de le positionner au cœur du continent africain.

Etant donné la montée des tensions que provoque dans cette partie du monde la guerre entre Israël, les Palestiniens, les pays arabes et les grandes puissances, tout laisse craindre, en effet, qu’un jour ou l’autre l’instabilité gagnera la « corne » de l’Afrique avec, inévitablement, de terribles conséquences pour l’Erythrée, l’Egypte, le Soudan, le Yémen, Djibouti, l’Arabie saoudite et bien sûr l’Ethiopie. Dans ce contexte, même si personne n’en parle officiellement, la question du transfert du siège de l’UA vers une zone stable du continent se pose clairement aux cinquante-cinq Etats qui composent l’Union et qui redoutent à juste titre de se retrouver un jour prochain placés au cœur d’une crise qu’ils seraient incapables de gérer et qui, d’ailleurs, ne les concerne pas.

Situé au cœur du continent le plus peuplé de la planète et au centre de l’immense zone où se recycle dans les forêts, dans les fleuves, les rivières, les tourbières, l’air que nous respirons, le Bassin du Congo s’impose au fil du temps comme le véritable cœur de l’Afrique. Et même si, comme le remarque très justement Emile Gankama dans son Fait du jour publié en page 3 du présent numéro des Dépêches de Brazzaville, les onze pays qui le composent doivent mieux gérer leurs relations frontalières, sa position est stratégique, incontournable comme on l’a constaté lors du Sommet des trois grands bassins fluviaux et forestiers de la planète qui s’est tenu à Brazzaville, à la veille de la COP 28.  

Cette remarque est d’autant plus juste que Brazzaville, précisément, s’est dotée tout au long des dix dernières années, dans le quartier de Kintele qui surplombe l’immense fleuve Congo, d’un vaste espace urbain au cœur duquel peuvent s’installer les différentes institutions de l’UA, à commencer par le Parlement panafricain, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, le Conseil de paix et de sécurité, la Commission africaine des droits de l’homme. Une installation d’autant plus logique et concrète que dans ce même centre urbain ont été créés ces dernières années une université panafricaine, un Centre de conférence international, un stade olympique, un ensemble hôtelier, un Centre touristique qui figure parmi les plus grands, les plus attrayants et les mieux équipés du continent.

Faisons donc en sorte que le bon sens impose enfin sa logique à celle et ceux qui préparent l’avenir.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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