Festivités de fin d'année: dépréciation du franc congolais et hausse des prix sur le marché

Mercredi 18 Décembre 2019 - 17:30

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A la veille de Noël et du nouvel An, vendeurs et acheteurs s’inquiètent de la hausse du taux du dollar américain.

C’est avec beaucoup d’anxiété que de nombreux Congolais, particulièrement les Kinois, attendent les festivités de fin d’année. Les signaux qu’émet l’économie nationale à la veille, avec à la clé le renchérissement du taux de dollar par rapport au franc congolais (FC), ne rassurent guère. Actuellement, il se négocie à plus de 1 700 FC pour un dollar. Cette dépréciation du FC a créé de grandes perturbations sur le marché à cause de la valse des prix observée au grand dam des consommateurs. Ces derniers sont obligés de débourser deux fois plus pour s’offrir des produits alimentaires, voire des articles vestimentaires.

L’augmentation du dollar sert désormais de principal argument aux vendeurs véreux pour justifier la hausse des prix de leurs articles. Et pourtant, les prix des produits pétroliers, qui généralement influencent les structures des prix sur le marché, n’ont pas bougé. Une situation qui, à en croire certains commerçants, serait le fait des grossistes qui ont passé outre la recommandation du gouvernement les enjoignant à ne pas revoir à la hausse leurs prix en cette période festive. D’autres langues mettent cela sur le compte d’un sabotage en règle de l’action de Félix Tshisekedi et remonter les Kinois contre lui.    

En effet, à quelques jours des célébrations, la plupart des Kinois ne savent plus à quel saint se vouer pour négocier ce virage en toute quiétude. Déjà, le prix d’un carton de poulet, jadis négocié à 35 000 FC (20,5 USD) est aujourd’hui vendu à 55 000 FC (32 USD). Un carton de cuisse de poulet est passé de 17 000 (10 USD) à 35 000 FC (20,5 USD). Ces aliments qu’affectionnent les Congolais risquent de se faire désirer dans leurs assiettes en période de fête, si la tendance demeurait telle qu’elle. Même le « Mpiodi », généralement à la portée de toutes les bourses, a pris l’ascenseur, en plus de se faire de plus en plus rare. Les détaillants refusent de le vendre par kilo au risque, disent-ils, de perdre le capital.

Sur le plan vestimentaire, le tableau est quasi le même. Des habits haut de gamme exposés dans des boutiques d’habillement, au centre-ville et ailleurs, ont doublé, voire triplé de prix. Heureusement que de nombreux Kinois ont trouvé l’alternative en puisant dans la friperie des articles vendus au rabais et de qualité aléatoire. Des structures telles que HPP, spécialisées dans le commerce des articles de seconde main, représentent aujourd’hui une bouffée d’oxygène pour des Kinois moyens au revenu modeste. Chaussures, blouse, chemise, veste, pantalon Jeans, etc., il y en a pour toutes les bourses dans ces officines à caractère philanthropique disséminées à travers la ville.

Entre-temps, plusieurs commerçants se plaignent de ne pas vendre comme à l’accoutumée, écoulant leurs articles avec beaucoup de difficultés, faute d’acheteurs. Ces derniers, paupérisés à outrance, accumulant des arriérés de paie et fauchés jusqu’à la moelle, vont se contenter du peu, ou mieux, de l’essentiel pendant les fêtes qui risquent, finalement, de se négocier sans eux.

Alain Diasso

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