Filière bois : l’avenir du secteur sera discuté à Brazzaville

Mercredi 25 Septembre 2013 - 12:00

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Le forum, qu’accueillera la capitale congolaise du 21 au 22 octobre, permettra de « renforcer le dialogue entre les parties prenantes de la filière bois du bassin du Congo afin de poursuivre les efforts de développement de cette filière ». Il s’agit, de l’avis des experts, d’arriver à « une transformation plus poussée du bois au niveau local » 

 L’organisation de ce forum est assurée par plusieurs institutions régionales et sous-régionales ainsi que par les agences spécialisées des Nations unies – l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ; l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) ; l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) ; le programme FAO-Flegt de l’Union européenne et la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) –, en collaboration avec le ministère congolais de l’Économie forestière et du Développement durable. Sont aussi attendus les représentants des sociétés forestières, dont le rôle est déterminant pour l’avenir de la filière bois.

Depuis 2010, en effet, les échanges se sont développés entre les différents acteurs impliqués dans la filière bois et ont abouti à un livre blanc, intitulé « Vers une stratégie pour développer l’industrie de la transformation du bois dans les pays du Bassin du Congo », qui va servir d’outil de référence lors du forum de Brazzaville. Entre autres thèmes annoncés : la transformation plus poussée du bois ; les perspectives du marché ; les plantations forestières et le plan d’action Flegt, les systèmes de certification forestière.

Conscient des enjeux que représente le développement durable, le Congo a déjà pris des dispositions pour que 85% des grumes soient transformés localement. C’est dans ce même cadre que des discussions ont été entamées avec certains exploitants pour les amener à une transformation plus poussée du bois. Les initiatives des « maisons en bois » ou « maisons écologiques » participent de cette politique.

Aujourd’hui, la République du Congo dispose de 2,5 millions d’hectares de forêts certifiées (CIB et IFO). C’est la plus grande superficie contiguë de forêts tropicales certifiées au monde. Le forum que Brazzaville s’apprête à accueillir peut être vu comme un signe de reconnaissance et d’encouragement des efforts que le Congo ne cesse de fournir dans ce secteur.

Le bassin du Congo est constitué de dix pays : l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la RD-Congo, la Guinée-Équatoriale, le Gabon, le Rwanda ainsi que Sao Tomé-et-Principe.

Eva Mueller, directrice au siège de la FAO à Rome, donne son avis de spécialiste des questions forestières sur la pertinence de ce forum de Brazzaville.

« Entre 2010 et 2011, la FAO, l'OIBT et l'ATIBT ont organisé une série d'ateliers dans quatre pays du bassin du Congo. Mises en œuvre en collaboration avec les gouvernements locaux, ces réunions ont abordé les moyens nécessaires pour assurer la pérennité d’une filière bois durable : une forte volonté politique, une bonne gouvernance, une gestion responsable des forêts et des implications dans des systèmes de certification. Les recommandations issues de ces ateliers ont été résumées dans un livre blanc que le forum de Brazzaville va présenter. On peut considérer ce livre blanc comme la première tentative d’évaluation sur “l’état de la filière bois”. Bien qu’il présente encore peu de données concrètes, ce livre fournit, en quelque sorte, une base de référence pour l’évaluation des progrès à réaliser face aux défis auxquels le secteur est confronté. Pour des institutions régionales telles que la Comifac, ce livre blanc pourrait catalyser la mise en œuvre des engagements pris précédemment, notamment ceux du Plan de convergence. Par ailleurs, le forum se caractérise par l’ample espace donné au dialogue entre les parties prenantes soit les représentants de l’industrie forestière (grandes entreprises et PME), des institutions gouvernementales, des organisations de la société civile, des agences de développement et des organisations internationales. Ensemble, ils vont identifier des actions concrètes visant à attirer de plus en plus d'investissements dans le secteur forestier, ainsi qu’à accroître la valeur du matériau bois au niveau national. »

Jocelyn Francis Wabout

Légendes et crédits photo : 

Un parc à grumes à Loundoungou, dans la Likouala (Crédit photo : CIB)