Finances publiques : Des perspectives macroéconomiques prometteuses à l’horizon 2018

Samedi 6 Mai 2017 - 15:00

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Le taux de croissance du Congo devrait atteindre 3,1% en 2017, et les finances publiques du Congo connaitront un redressement complet en 2018. Ces indicateurs sont liés à l’augmentation de la production pétrolière nationale attendue cette année, ainsi qu’aux réformes macroéconomiques et du secteur privé en cours.       

Ces projections macroéconomiques ont été réalisées par des experts de la Banque mondiale. Ils ont présenté, le 5 mai dernier à Brazzaville, un rapport de suivi de la situation économique et financière du Congo, publié sur le  thème : « Faire des ajustements après le boom des prix pétroliers pour de meilleurs résultats socio-économiques ».

A en croire la directrice sectorielle macroéconomique de la Banque mondiale, Yaye Seynabou Sakho, le contexte économique actuel nécessite de discuter de l’importance d’entreprendre d’un ajustement budgétaire au Congo, afin selon elle, de passer à une stratégie de développement plus équilibrée et inclusive.   

La Banque mondiale prévoit dans ces prévisions économiques mondiales les plus récentes, que le prix du pétrole avoisinant les 55 dollars en avril 2017, devrait se stabiliser jusqu’en 2018. Ces faibles prix de l’or noir auront un impact négatif sur les secteurs hors pétrole, dont la croissance pour cette période est estimée à environ 3,6%.  

L’économie congolaise pourrait voir le bout du tunnel grâce, notamment, à l’augmentation de la production nationale du pétrole considéré par les experts comme le principal moteur du rythme de croissance modérée « anticipé » de la République du Congo au cours de la période 2017-2018.

Avec l’entrée en production en mars 2017 du site de Moho Nord, la production pétrolière du Congo va atteindre 350,000 barils par jour ; de même que les activités de la compagnie italienne, ENI, qui a commencé celles liées à l’exploitation de nouveaux gisements de gaz naturel.

Les productions annoncées de l’ENI permettront de booster l’activité économique dans les zones de Pointe-Noire et de Brazzaville ; d'augmenter la production de gaz et de fournir le principal produit de base des centrales à gaz telles que la Centrale électrique du Congo et celle de Djeno.  

Un ajustement du budget de l’Etat est-il encore nécessaire ?

La question a été débattue avec vivacité au cours des échanges entre les experts de l’institution financière internationale, les cadres locaux et les acteurs de la société civile, en ce qui concerne les investissements dans l’éducation et la santé, y compris les exonérations fiscales estimées par an à 1000 milliards FCFA.

« Cette situation fait peser sur la stratégie de développement du Congo des risques importants en raison de la volatilité des recettes pétrolières. (…) Il serait important pour le gouvernement de rationaliser les dépenses publiques afin de créer un espace pour les investissements dans l’éducation et la santé », estime Yaye Seynabou Sakho.

L’ajustement envisagé ici consiste à adapter les finances de l’Etat à la situation économique actuelle, appliquant soit un resserrement, soit un assouplissement de  l’orientation budgétaire. Par exemple en matière de santé, face à des problèmes de capacité liés à la possibilité d’exécuter les programmes et d’établir des priorités, Rachel Sebudde, experte, propose un mode de financement des hôpitaux fondé sur la performance.

L’Etat doit améliorer l’appui du secteur de la santé, pense Jean Jacques Samba, car la situation sanitaire selon cet acteur de la société civile risque de s’aggraver. « Depuis près de trois ans, le pays connait une rupture permanente des antirétroviraux. Réduire le budget alloué à la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme serait contreproductif », a-t- il fait remarquer.     

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Les parties prenantes lors de la présentation du rapport de la Banque mondiale

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