Forêt : les exploitants tenus à transformer plus le bois au niveau local

Vendredi 5 Mai 2017 - 17:41

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Le Premier ministre Clément Mouamba a averti, le 4 mai à Brazzaville, les exploitants forestiers opérant au Congo, sur l’obligation de procéder à la transformation à grande échelle de la production du bois au niveau national.   

«Depuis dix ans, on a dit qu’il faut transformer le bois chez nous. Malheureusement, certains de nos partenaires préfèrent exploiter les grumes. En ce moment là, on les taxe, ils préfèrent payer les amendes, même si c’est un peu cher, au lieu de faire l’industrialisation», a-t-il déploré.

S’adressant à la presse, Clément Mouamba a fait savoir que les instructions ont été données pour mettre fin à cette situation.

«Si ces partenaires ne respectent pas les cahiers de charges, a-t-il précisé, on n’arrête avec eux. Les grumes ne peuvent plus sortir au rythme où elles sortent aujourd’hui. L’amende, c’est bien beau, mais ce que nous voulons, c’est la production nationale. C’est un problème décennal, ils ont eu du temps pour s’ajuster».

Le code forestier congolais, en cours de révision, définit les séries d’aménagement dans une concession forestière aménagée et une taxation spécifique des grumes pour dissuader les titulaires des permis forestiers à transformer au maximum la production grumière sur place.

La transformation plus poussée du bois au plan local permet d’augmenter la valeur ajoutée du secteur forestier dans l’économie du pays. Elle favorise également la création des emplois et l’amélioration des conditions de vie des communautés vivant en milieux forestiers.

Le potentiel ligneux commercial du Congo est de 170 millions de m3 de bois, mais seulement 1,5 million de m3 sont exploités chaque année, alors qu’on peut produire 2 millions de m3 sans compromettre la durabilité de la forêt congolaise.  

Les exportations congolaises de bois sont réalisées vers les pays d’Asie et de l’Union européenne (UE). Elles ont été estimées à 937.732,40m3 de bois en 2015 contre 1.058.807,37m3 en 2014 et 1.027.665,88 m3 en 2013.

Le bois était la première ressource d’exportation du Congo avant qu’il ne soit devancé par le pétrole en 1973.  Ressource non renouvelable, l’or noir constitue le levier de l’économie nationale participant il y a quelques années à près de 70% aux recettes budgétaires de l’Etat.

Vu cette dépendance, l’économie congolaise est fortement secouée par la crise économique et financière due à la baisse drastique des cours du baril de pétrole sur le marché international.

Après avoir déployé des efforts dans la stabilisation de l’équilibre macroéconomique du pays, le gouvernement entend procéder à la diversification de l’économie. Pour ce faire, il est appelé à injecter des ressources financières dans les secteurs porteurs de croissance tels l’agriculture et la forêt. 

Christian Brice Elion

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