Hommage : Fernand Mabala inhumé au cimetière Mâ Campagne

Mercredi 28 Août 2019 - 20:17

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Situé à Makélékélé, le cimetière de Mâ Campagne est la dernière demeure du musicien Fernand Mabala. Peu avant son inhumation, le 28 août, la République lui a rendu un hommage à l’esplanade de la préfecture de Brazzaville.

L’oraison funèbre du ministre de la Culture et des arts a été prononcée par le conseiller culturel Jean Omer Ntadi. Il a rappelé que tel un éclair, le sort a choisi d’emporter, le 4 août, un digne fils, une étoile de la culture, mieux de la musique congolaise, acteur d’un courant novateur, Fernand Mabala.

« Fernand Mabala, le grand moumbafouneur, tu nous quittes à l’âge de 60 ans, ton œuvre remplie de singularité, de rigueur et de messages ne disparaitra jamais de notre mémoire collective. En présentant les condoléances à la famille, aux amis, le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, et tous ses collaborateurs te disent adieu et bon repos de l’autre côté de la prairie », a-t-il déclaré.

Pour le conseiller Jean Omer Ntadi, Fernand Mabala était au cours des années 1985, 1986 et 1987, le géniteur d’un courant musical symbolisé par « Yatama » qui était devenu un hymne à la jeunesse, aux mélomanes. Avec son style, il a contribué à l’évolution de la musique congolaise en la faisant démarquer des genres de l’époque, la soustrayant ainsi au piège du plagiat, de la copie conforme et des courants musicaux existants.

Le passage de Fernand Mabala sur la terre congolaise, a été une belle parenthèse dans l’histoire de la musique. Cette parenthèse de joie et d’amour, de beauté et de créativité artistique, a servi d’espace pour l’expression du dandinisme, de la parade pour l’élégance, de la convivialité et de la communion pour le vivre ensemble. Chacune de ses chansons était une interpellation, un message moralisateur, une révélation de sa vie, une scène de vie courante.

Une soirée culturelle en hommage à l’artiste

La nuit du 27 août, soit à l’orée de son inhumation, une soirée culturelle lui a été consacrée à l’esplanade de la préfecture de Brazzaville. Débutée autour de 20h, cette soirée est allée jusqu’à l’aube. Elle a été marquée par la prestation musicale et la parade des sapeurs. Grand sapeur, Fernand Mabala rimait la chanson à l’habit. Plusieurs groupes musicaux se sont produits, entre autres, Les Bantous de la capitale, Extra musica de Roga-Roga, Bana Poto-Poto, Armée rouge d’Alain Shake, 100% Impression des As... La musique sacrée était également au rendez-vous avec la Sr Archimède de Pointe-Noire.

La mort de Fernand Mabala a fait réagir quelques artistes, parmi lesquels Pape God, président de l’Union des musiciens congolais (UMC) et Roga-Roga, président du groupe Extra musica.

Pour Pape God, « Fernand Mabala est parti très tôt, au moment  où nous avons encore beaucoup besoin de lui, besoin de ses conseils C’est vraiment triste.  Il était un grand artiste musicien qui a composé plusieurs chansons, dont la chanson « Ainsi va la vie », qui reste pour moi une chanson philosophique et anthologique. Vive l’artiste, adieu l’artiste, et bravo pour tout ce qu’il nous a laissé comme héritage. »

Roga-Roga  de son côté pense que le Congo a perdu un grand artiste. « Nous venons de perdre un grand monsieur de la musique congolaise, celui que j’avais l’habitude d’appeler affectueusement Ya Mabala. C’est toute une Bible de la musique jeune de notre pays qui est partie. C’est vraiment très triste. »

 

Le parcours de Fernand Mabala

Natif de Kayes, Fernand Mabala de son vrai nom Milandou Fernand a suivi régulièrement ses études à Nkayi, Pointe-Noire puis Brazzaville où il est venu rejoindre son grand frère MGA, au 11 rue Mbochis à Poto-Poto. MGA s’engage à accompagner l’artiste Fernand en devenant son producteur. La moisson est bonne, abondante et bien vulgarisée pour ce laps de temps. Les médias se mêlent au jeu. Claude Alain Yakité réalise avec Fernand Mabala le premier enregistrement audio à Nkayi, puis la première vidéo produite par Charlie Noël. En quête d’ascension, Fernand Mabala décide de s’installer en France en 1999. Bon patriote, il a su manifester de l’attention à l’endroit de tous les compatriotes qui le rencontraient à Paris, en particulier à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle. Il est des appels auxquels on ne peut être insensible, Fernand Mabala rêvait de revenir au Congo, son foyer d’inspiration, dans le but de combler le vide qu’il avait constaté dans l’arène musicale congolaise. Malheureusement, il rejoint son pays sous une autre forme.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le cercueil de Fernand Mabala soulevé par les sapeurs Photo 2 : Les artistes musiciens et les sapeurs rendant hommage à Fernand Mabala Photo 3 : Les sapeurs passant les derniers moments avec Fernand Mabala

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