Immigration : la ruée vers l’Italie !

Mercredi 10 Juin 2015 - 11:45

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Bataille enflammée dans la classe politique ; appels pressants à la solidarité venant du Vatican : par dizaines de milliers, les migrants débarquent.

L’Italie n’en peut littéralement plus : par dizaines de milliers, les migrants débarquent sur les côtes de Sicile. Et la classe politique se déchire. Entre « bonnistes » et purs et durs de tous les bords, c’est désormais à qui fera la proposition la plus radicale. Celle censée mettre un frein à ce que l’homme de la rue commence à ressentir comme une invasion. Pour le seul week-end dernier, plus de 6000 migrants, entassés sur des bateaux de fortune, très souvent de simples hors-bord en caoutchouc, sont arrivés au sud de l’Italie.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés avance un total de 103.000 migrants arrivés en Europe, via la Méditerranée, depuis le mois de janvier. Et si certains d’entre eux sont venus par la Grèce (48.000), Malte (91) et l’Espagne (920), le gros des effectifs a touché pied en Europe par les régions de l’Italie du Sud, la Sicile surtout. Et c’est désormais le ras-le bol en Italie. La voix du gouvernement qui tente d’apaiser les esprits en invitant l’Europe à entendre sa voix de détresse, n’est plus que difficilement audible.

Tout comme les appels à la solidarité et au devoir d’accueil que ne cessent de lancer le Vatican et des structures caritatives d’Église. Dimanche, les trois régions les plus prospères du nord de l'Italie, se sont carrément rebellées. Roberto Maroni, gouverneur de la région de Lombardie (où se tient actuellement l’Exposition universelle), a appelé les maires à refuser d’accueillir de nouveaux migrants. « Sinon, les mairies qui ne le feront pas s’exposeront à une diminution des fonds de la part de la région », a-t-il prévenu. Tous de droite, les gouverneurs de Ligurie et de Vénétie se sont ralliés à cette sommation de Lombardie, engageant un réel bras de fer avec l’exécutif.

Pour le Premier ministre Matteo Renzi, il ne faut tout simplement pas appeler au triomphe de l’égoïsme. S’il reste évident que l’Europe fait très peu pour soulager l’Italie de ce poids énorme de gestion des flux migratoires, il serait incohérent d’aller demander de l’aide dans les capitales européennes et de fermer certaines régions italiennes aux immigrés. Des quotas de répartition des réfugiés avaient été préconisés à Bruxelles le mois dernier, mais des pays de l’Union européenne, et non des moindres, ne s’y montrent pas disposés. France et Grande-Bretagne notamment sont très réticentes à l’accueil de nouveaux arrivants chez elles. Et elles invoquent les motifs les plus divers. Ce qui, du point de vue italien, ne fait pas avancer les choses pour une solidarité continentale.

Lucien Mpama

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