Insécurité : le gouvernement relance la traque aux « Kulunas »

Mardi 12 Avril 2016 - 18:20

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L’exécutif national, par le biais du ministère de l’Intérieur et Sécurité, annonce la mise en œuvre prochaine d’une opération de sécurité publique de grande envergure destinée à combattre la criminalité urbaine.

La résurgence du phénomène Kuluna à Kinshasa et dans l’arrière-pays demeure, par ces temps qui courent, un sujet de préoccupation constante pour l’ensemble de la communauté nationale. Après la traque menée contre eux en 2014 à travers l’opération « Likofi » qui a été suspendue par la suite à cause de nombreux dérapages l’ayant émaillée, les Kulunas ont repris du service dans la ville-province de Kinshasa. Il ne se passe plus un jour sans qu’il ne soit fait état d’un crime commis nuitamment par ces chenapans redevenus maîtres des céans particulièrement dans les quartiers périphériques. Viols, vols à main armée, extorsion, crime organisé, etc., leurs forfaitures ne se comptent plus dans une ville de Kinshasa qui vient de renouer avec l’insécurité ambiante qu’on croyait éradiquée.

Face à l’impuissance de l‘État réduit curieusement à l’expectative devant la montée de la criminalité à Kinshasa, la population elle-même s’est décidée de se prendre en charge. Dans la banlieue kinoise, la traque aux Kulunas a cessé d’être l’affaire de la police, la population s’étant carrément substituée aux forces de l’ordre considérées comme démissionnaires. Tout membre de cette pègre capturé est désormais candidat à la mort. À défaut de lui réserver le supplice du collier, il est l’objet d’une lapidation en règle jusqu’à ce que mort s’en suive.

Face à l’ampleur que prend de plus en plus le phénomène Kuluna à Kinshasa et ailleurs sur le territoire national, le gouvernement vient de décider la poursuite de la traque des Kuluna, sous une nouvelle dénomination en réactualisation de son plan opérationnel et de s’en tenir au strict respect des dispositions de celui-ci dans sa mise en œuvre. Cette décision a été prise lors du conseil des ministres tenu, le 11 avril, sous la présidence du Premier ministre Matata Ponyo après audition du rapport d’évaluation et de contrôle de l’opération « Likofi » présenté par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité.

Le gouvernement a, en outre, recommandé « l’établissement d’un commandement opérationnel autonome avec des moyens humains, logistiques et une infrastructure adéquats » ainsi que « la mise en œuvre des procédures judiciaires de flagrance et la création des chambres spéciales des tribunaux pour enfant ». L’Inspection générale de la Police nationale congolaise est instruite à veiller à la systématisation des évaluations à l’issue de chaque opération de grande envergure et à veiller à la mise en place des unités de police de proximité sur l’ensemble du territoire national.

Alain Diasso

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