Interview. Aimé Augustin Ebiou : "Il nous faut donc aller vers la création de bassins de production agricole"

Mercredi 19 Octobre 2016 - 18:34

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C’est en sa qualité du président de la Maison des éleveurs du Kouilou et de Pointe-Noire (MEK) et en rapport avec la récente organisation du comice agricole à Tchiamba-Nzassi dans le département de Pointe-Noire qu’Aimé Augustin Ebiou a émis cette idée lors de l’interview accordée aux Dépêches de Brazzaville.

Les Dépêches de Brazzaville : Quelle est l’ambition nationale première de l’association des éleveurs et agriculteurs du Kouilou et Pointe-Noire ?

Aimé Augustin Ebiou : Elle est simple, c’est de permettre aux éleveurs et agriculteurs de Pointe-Noire et du Kouilou de mutualiser leurs diverses ressources pour bien produire et mieux vendre par la suite leurs produits.

LDB : En tant que président de ladite association, comment vous vous sentez quand les statistiques des importations alimentaires sont élevées ?

AAE: Cette réalité ne nous enchante pas, car le président de la République n’a jamais cessé de nous rappeler qu’un peuple qui ne consomme pas ce que lui-même produit n’est pas un peuple libre. D’où parmi les principaux objectifs de la MEK, il y a celui d’accroître la production agro-pastorale locale pour satisfaire le marché national. Encore que notre souhait serait de voir l’État assainir de plus en plus l’environnement agro-pastoral. Car, par le passé, on a eu l’impression que l’on a mis la charrue avant les bœufs en favorisant plus l’élevage que l’agriculture. Et cette façon de faire, nous a obligés d’importer les aliments de bétail. Ce qui renchérit nos produits. Pourquoi n’équilibrons-nous pas les choses maintenant ?

LDB : Le gouvernement de la République soutient-il vos activités ?

AAE : Il est malhonnête de répondre à cette question par la négative. Et ce que l’on souhaite c’est de voir l’État multiplie des initiatives dans l’assainissement de l’environnement des activités agro-pastorales. Ce secteur est très prometteur, car le pays a des terres pour des activités agro-pastorales, a une population jeune, une pluviométrie conséquente et est arrosé par le soleil. Ces atouts font que ce secteur soit prometteur et source de création d’emplois. D’où, il est nécessaire de former des acteurs agro-pastoraux et d’offrir aux groupements agro-pastoraux ou aux acteurs qui œuvrent dans ce domaine de la logistique appropriée.

LDB : Le Fonds de soutien aux activités agro-pastorales se passera désormais en nature.

AAE : Cette idée est à soutenir, car le soutien n’est pas seulement financier comme certains l’ont toujours pensé. Tenez ! L’État qui a un large horizon international des contacts pourra aussi faire venir des experts ici au pays pour former ceux qui sont organisés dans les groupements et coopératives comme à Pointe-Noire. l’année dernière les agro-éleveurs avaient reçu des experts ivoiriens qui étaient venus leur donner une formation appropriée sur des nouvelles techniques en pisciculture.

LDB : Est-ce que favoriser la production agro-pastorale locale serait arrêté les importations ?

AAE : Non, pas du tout, mais le grand problème, c’est de favoriser une importation intelligente bien maîtrisée et non des importations qui piétineraient sauvagement l’essor de la production locale.

LDB : Un mot sur le comice agricole de Tchiamba-Nzassi.

AAE : C’est une vraie vitrine des produits agro-pastoraux nationaux. Mais le souhait serait de voir de telles initiatives s’organiser trimestriellement. Et chaque département du pays crée de tels marchés forains des produits locaux de façon tournante dans les diverses localités de la région.

LDB : Votre mot de fin.

AAE : Chaque département n’est pas obligé de tout produire. Il nous faut donc aller vers la création de bassins de production agricole, à savoir la production du maïs, du soja, de l'élevage et autres. Pour les agro-éleveurs de Pointe-Noire et du Kouilou, la MEK en partenariat avec la Chambre de commerce de Pointe-Noire leur demande de se mobiliser pour accueillir la délégation d’hommes d’affaires agro-éleveurs rwandais qui séjourneront à Pointe-Noire du 29 octobre au 3 novembre prochains pour des séances de travail en vue de nouer des partenariats.

 

Propos recueillis par Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Aimé Augustin Ebiou

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