Italie-Libye: les affaires reprennent

Lundi 10 Juillet 2017 - 17:21

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Les entreprises italiennes reprennent leurs activités en Libye, signe du retour progressif du pays à la normalité.

À Rome, on reste convaincu que la Libye est la clé de plusieurs défis du moment. Aussi bien la lancinante question des flux migratoires, celle du terrorisme islamique que des tensions sociales dans le Maghreb et le Machreck, la clé de lecture la plus pertinente ramène à la Libye, plongée dans le chaos depuis la guerre contre le colonel Kadhafi en 2011. Ce pays est devenu une passoire favorisant à la fois l’activisme de groupes djihadistes que des transits de migrants tentant de gagner l’Europe par la Mer vers l’Italie.

La Libye détermine une bonne partie des solutions aux défis du moment ainsi que viennent de le rappeler à Agrigente, en Sicile (sud de l’Italie) les participants au premier forum Italie-Libye qui s’est conclu samedi dernier. « Nous avons l’espérance que la stabilité de la Libye sera la clé de voûte des questions comme les migrations, mais notre dialogue avec la Libye ne peut pas se limiter à cela ». C’est ainsi que s’est exprimé à ce forum le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano.

Pour lui, « un pays aussi ami et aussi proche que la Libye peut devenir le ‘hub’ italien vers l’Afrique : accords politiques pour maîtriser le phénomène des migrations mais pas seulement. C’est une spirale de coopération qui s’ouvre désormais », a dit le patron de la diplomatie italienne au cours de ce forum. Il a détaillé les atouts que présente Tripoli pour les investisseurs italiens : des infrastructures internet qui fonctionnent, des liaisons aériennes régulières, une formation des managers de qualité. « De tout cela, nous avons discuté avec le vice-premier ministre du gouvernement de réconciliation nationale libyen, (Ahmed) Maitiq », a-t-il ajouté.

Les entreprises italiennes n’ont pas attendu pour reprendre leur coopération, là où elles l’avaient laissée, en Libye. Ainsi le groupe Anas International enterprise, AIC, vient d’annoncer la reprise des activités liées à la réalisation de l’autoroute Ras Ejdyer-Emsaad. Il s’agit d’une infrastructure qui va traverser toute la Libye sur 1750km de longueur, de la frontière avec l’Egypte, au sud-est, à celle avec la Tunisie au nord-ouest. Le contrat était inclus dans un accord d’amitié signé entre Silvio Berlusconi et le colonel Kadhafi en 2008 et gelé par la force des événements.

Rien que les services qui accompagneront cette autoroute pèseront bien leur montant : 125,5 millions d’euros pour des travaux prévus pour être réalisés en 72 mois (6 ans). AIC a pris part au forum d’Agrigente qui annonce la sortie de léthargie de la coopération entre l’Italie et la Libye de l’après-Kadhafi. Le groupe fournira des services de conseil à la contrepartie libyenne dans ce projet, REEMP. Celle-ci bénéficiera du know-how italien en la matière ainsi que des opérations de sécurisation des installations.

Lucien Mpama

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