Jean-Baptiste Tati-Loutard : cinq ans déjà…

Samedi 5 Juillet 2014 - 0:00

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Il y a tout juste cinq ans, le 4 juillet 2009, s’éteignait ce grand écrivain et homme politique congolais dont la plume a permis au Congo de s’affirmer comme un terreau de grands poètes

Jean-Baptiste Tati-Loutard a rejoint ses confrères Sony Labou-Tansi et Tchicaya U’Tamsi, laissant derrière lui une œuvre importante touchant tous les genres littéraires, de la poésie à la nouvelle, en passant par le roman et l’essai.

Depuis Les Poèmes de la mer paru en 1968 jusqu’au Masque du chacal, son dernier roman publié en 2006, Tati-Loutard a généré une œuvre littéraire complexe et singulière. Selon le critique Raphaël Safou, "son art consacré en grande partie à l'activité poétique a apporté une profonde réflexion sur l'art et la vie". Entre réaffirmation d’une littérature nationale et souci de servir son pays, l’œuvre de Tati-Loutard dégage une dimension sociale très présente. Dès ses premières publications poétiques, l’auteur des Chroniques congolaises montre son souci pour autrui, notamment pour la condition des Noirs. Il prescrit dans sa poésie un élan révolutionnaire qui mène au changement. 

Le chroniqueur raconte avec intelligibilité, authenticité et sensibilité le quotidien de l'histoire des hommes, les expériences tristes, drôles et inoubliables, dont une vie est faite. J.-B. Tati-Loutard a rendu manifeste, par sa maîtrise de la plus juste des écritures, une émouvante existence de la réalité congolaise, qu’elle soit celle du riche ou du pauvre, de l'accablé ou du plus fort. Par ses œuvres, il a légué aux Congolais une richesse littéraire située dans l’espace et dans le temps.

Pour une ébauche de biographie, rappelons que Jean-Baptiste Tati-Loutard était un grand écrivain, un homme politique et un enseignant congolais né le 15 décembre 1938. Il a occupé divers postes de gestion supérieure, notamment comme directeur de l’École supérieure des lettres, directeur du Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville, puis doyen de l'université de Brazzaville, devenue par la suite l'université Marien-Ngouabi. À partir de 1975, il conjugue la vie littéraire et la vie politique et devient tour à tour ministre de l’Enseignement supérieur, de la Culture, des Arts et du Tourisme.

Après être retourné à l’enseignement pendant quelques années, il devient ministre des Hydrocarbures en 1997. Ses œuvres l’ont élevé au rang des voix d'Afrique francophone les plus connues. Jean-Baptiste Tati-Loutard a été récompensé de plusieurs prix : palmes violettes pour sa carrière d'enseignant, prix des lettres africaines Alione-Diop, prix Tchicaya-U'Tamsi, médaille de vermeil du Rayonnement de la langue française (Académie française), prix pour la poésie Toute l'Afrique-Okigbo, Grand Prix littéraire de l'Afrique noire, prix Simba.

Durly-Émilia Gankama