La Librairie-Galerie Congo de Paris accueille « Une Saison au Congo »

Lundi 2 Décembre 2013 - 13:00

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La Saison au Congo d’Aimé Césaire poursuit sa marche sur les podiums de France. L’œuvre a été, une fois de plus, présentée ce mardi 19 novembre à la Librairie-Galerie Congo à Paris

Au total, trois des trente-huit artistes qui interprètent la pièce en ce moment du côté de Sceaux sont venus parler de cette création artistique. Une rencontre entre les acteurs majeurs de la création et le public permettant de découvrir l’œuvre dans son envergure pluridimensionnelle. Le metteur en scène, Christian Schiaretti, bien qu’absent à la soirée, est resté présent dans les discours comme celui qui a su réunir cet ensemble d’artistes. Trente-huit au total, en majorité originaires d’Afrique, représentant des compagnies diverses, dont le collectif des artistes du Burkina-Faso, Béneeré.

Moment de création théâtrale, de littérature et d’engagement, des lectures par les comédiens Paul Zoungrana, Safourata Kaboré et Marcel Mankita faisaient entendre les voix des personnages principaux : discours du roi des Belges, conversation Mobutu-Lumumba, Hélène Bijoux-Lumumba… Véritables mises en scène à partir des mots d’Aimé Césaire : Césaire le poète, Césaire le politicien… et Daniel Maximin scrutait l’homme dans toutes ses dimensions : « Le théâtre concilie l’écrivain et l’homme politique qu’était Césaire. C’est son désir de partager avec le peuple, non pas un discours, mais une dimension artistique », évoquant ainsi l’homme venu accompagner les artistes. Lui-même, poète, romancier et essayiste qui vient de publier Aimé Césaire, frère volcan, paru en juin dernier, dans lequel il fait à voix libre et nue le récit de leurs échanges fervents durant plus de quarante ans entre Paris et leurs Antilles natales.

Une saison au Congo, ce sont les six mois de l’ascension fulgurante de celui qui deviendra le héros de toute une nation : Émery-Patrice Lumumba. Une aventure qui part de la période d’avant l’indépendance à l’assassinat de l’ancien Premier ministre, traduisant la quête ambitieuse du pouvoir par Mobutu, l’un des principaux personnages de la pièce.

Parmi les personnes venues assister à la soirée, Gaylord, jeune femme originaire de Kinshasa, évoque une rencontre de grande nécessité. Un moment de rappel sur une histoire qu’elle essaie désormais de voir de plus près : « J’apprécie cette conscience citoyenne des artistes dans l’interprétation de ce moment sensible de notre histoire congolaise, au-delà de la dimension panafricaine qui peut lui être assignée. »

L’histoire continue. Une saison au Congo continue sa marche. Après les Antilles et aujourd’hui Paris, c’est vers l’Afrique et le monde que les trente-huit et leur metteur en scène voudront désormais tourner les regards. Peut-être pour donner vie à ces mots d’un certain Patrice Lumumba : « Je sais que l’histoire dira son mot. Et ce ne sera pas l’histoire écrite à Bruxelles, Paris ou Washington. Ce sera celle des fils et filles d’Afrique, celle d’une nouvelle Afrique… ».

Paterne Ngoulou

Légendes et crédits photo : 

Paul Zoungrana, Safourata Kaboré, Marcel Mankita, Daniel Maximin et le modérateur LaRéus Gangoueus © ADIAC