Littérature : Henri Lopes présente son dernier roman à Paris

Vendredi 7 Septembre 2018 - 11:32

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Au cœur de Saint-Germain-des-Prés, dans le prestigieux Hôtel de l’Industrie, l'écrivain congolais a présenté début septembre son dernier roman "Il est déjà demain", coup de cœur de la rentrée littéraire en France.

Amis, famille, admirateurs, personnalités de premier plan, ils étaient nombreux à s’être déplacés, le 5 septembre, au cœur du quartier littéraire de Paris pour entendre Henri Lopes parler de son dernier roman au cours d’une soirée organisée par l’Agence culturelle africaine.

Si la voix est devenue rugueuse, le propos du grand écrivain qui n’est plus à présenter, demeure romanesque, captivant et toujours d’une séduisante profondeur.

Introduisant la séance, son éditrice directrice littéraire chez J.-C Lattès, Anne-Sophie Stéphanini, a rappelé la figure tutélaire qu’est l’auteur du Pleurer-rire et du Chercheur d’Afrique : « un passeur… qui représente le mieux l’histoire de la littérature africaine. »

« Le livre est né au siècle précédent, se poursuit dans ce siècle… trace un destin, une histoire de métissage », a-t-elle expliqué, poursuivant: «  Il s’ouvre sur des questions essentielles que sont l’origine et l’identité ».

Et de fait, les premières phrases de ce roman autobiographique entrent immédiatement dans le vif du sujet : 

« C’était au début de l’année 1968. L’indépendance du Congo avait huit ans, la révolution des Trois Glorieuses, cinq. On s’affairait à nettoyer les moindres recoins des poussières du colonialisme, on africanisait tous azimuts. Mais des Africains étaient mis à l'index, désignés comme des étrangers dont il fallait se défaire. Il s’agissait de congoliser, voire, pour certains, de tribaliser. J’avais trente ans, j’étais directeur général de l’enseignement. Mon nom, ma peau claire me rendaient suspects», écrit l'auteur.

Le sujet posé, Henri Lopes en a esquissé les contours. « Tous mes livres précédents étaient de la fiction, j’avançais toujours de manière masquée. Cette fois je me livre au lecteur et je me raconte… », a-t-il annoncé d’emblée soulignant qu’il avait été poussé dans cette entreprise par ses enfants et petits-enfants venus en nombre ce soir-là.

Attentif, l’auditoire a vite compris que s’il est question d’identité, l’écrivain, dans ce livre mémoire, est allé plus loin encore.

Parti du constat que peu de jeunes gens connaissent l’histoire récente de son pays, tout en écartant sciemment toute considération politique, Henri Lopes a pris le parti de raconter son métissage, son histoire et à travers elle, l’histoire du Congo, de l’Afrique et du monde.

« Tout cela s’enchevêtre… », a-t-il relevé.

Ainsi-là était le thème - universel et plus que jamais d’actualité - de cette soirée animée par des extraits lus par des comédiens de grand talent, dont le Franco-Congolais Pascal Nzonzi, et commentée chaleureusement par des complices de longue date : Rodolphe Adada, Sami Tchak, Pierre André Wiltzer, Charles Millon, Jean-Paul Pigasse, Edith Itoua, Boniface Mongo Mboussa…

Des commentaires et une soirée à découvrir également en sons et en images sur www.adiac.tv.

 "Il est déjà demain". Henri Lopes. 500 pages. Editions JCLattès

 

 

 

 

 

Bénédicte de Capèle

Légendes et crédits photo : 

L'écrivain Henri Lopes (Photo Patrice Normand; Couverture du dernier roman d'Henri Lopes/ DR. )

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