Lutte contre le terrorisme : la France à la recherche d’une autonomie africaine par des coopérations interrégionales

Mardi 7 Juin 2016 - 14:15

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La 17e édition du FICA (Forum international du continent africain) a abordé la thématique de la « lutte contre le terrorisme en Afrique : comment agir sur les causes et les effets ? », en présence des auditeurs représentant 47 pays africains, l’Union africaine (UA) et les organisations régionales africaines et sous-régionales (CBLT, Cédeao, Cééac, IGAD, etc) .

La rencontre s’est déroulée à l’école militaire, sous les auspices de l’Institut des hautes études de défense nationale (Ihedn) et  de la Direction de la coopération de sécurité et de défense (Dcsd) près le ministère des Affaires étrangères et du développement international (Maedi).

Les échanges ont porté sur: les causes du développement du terrorisme en Afrique ; les adaptations nécessaires pour les forces armées et les forces de sécurité africaines pour lutter contre la menace terroriste ; la lutte contre la radicalisation ; la coopération régionale et la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme en Afrique ; l’Etat de droit et la lutte contre le terrorisme.

Le député des Français établis hors de France, Alain Marsaud, ancien magistrat et ancien chef  du service central de lutte antiterroriste, a procédé à l’évaluation du terrorisme, puis a énuméré les différents types de menaces et cibles  affectionnées par les groupes terroristes en Afrique. A savoir les ambassades, les hôtels, les compagnies aériennes étrangères, les lieux touristiques.

Il a appelé à faire un distinguo entre le terrorisme d’Etat et le terrorisme de groupe. Avant de s’interroger sur le modèle du terrorisme en Afrique : un terrorisme importé ou un terrorisme endogène ? En effet, les deux à la fois, selon lui : un terrorisme importé de l’Etat islamique (EI) en Libye, et un terrorisme d’inspiration idéologique avec Al Qaïda, qui va inspirer Boko Haram au Nigeria.

Il a partagé sa vision sur les moyens à mettre en place en Afrique pour lutter contre les différents terrorismes, dont l’évolution des méthodes de lutte était différente en Afrique et en Europe. Les pays africains préférant des actions militaires mais qui ont évolué vers des interventions civiles,  et les actions européennes qui ont donné priorité à des méthodes civiles, notamment pour le renseignement et aujourd’hui en plein développement des méthodes militaires, citant le cas en Syrie.

Il pense qu’il faille réinventer la lutte contre le terrorisme, « civiliser la riposte ». Il s’est interrogé sur la coopération régionale,  et sur la coopération entre la France et certains pays africains, citant une quarantaine d’interventions françaises en Afrique en matière de lutte contre le terrorisme. Pour Alain Marsaud, la France ne pourra pas continuer à être sur autant de théâtres d’opérations militaires. Compte tenu du budget de la défense, il a invité les pays concernés par le terrorisme à créer de nouvelles alliances, de nouvelles coopérations interrégionales, citant l’exemple de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT).

Il a indiqué que la France souhaite que les « Africains soient maîtres chez eux militairement, pour leur défense ». 

Noël Ndong

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