Lutte contre le terrorisme : le Congo mêle sa voix à celle de la Francophonie

Mardi 7 Juin 2016 - 16:00

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Paris abrite la « Conférence sur la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation violente ». Réunis dans l’enceinte de l’Académie diplomatique internationale, les ministres des Affaires étrangères ainsi que bien de personnalités  et experts ont trois jours( du 06 au 08 juin), pour échanger et asseoir des stratégies efficaces de lutte antiterroriste.

  Pays francophone et membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, le Congo est représenté à ces assises par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso. 

Même si le Congo peut se dire encore à l’abri de ce fléau des temps modernes, il n’en est pas moins préoccupé surtout lorsque des pays voisins ou ceux de son espace communautaire sont frappés comme le sont le Cameroun et le Tchad.

Pour le chef de la diplomatie congolaise, il est temps que la communauté francophone fasse bloc contre ces intégristes « en bâtissant une stratégie concertée afin de donner une réponse collective.»

En marge des travaux, Jean-Claude Gakosso a été reçu en audience par la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, à qui le ministre congolais a transmis la correspondance du président Denis Sassou N’Guesso.

La Francophonie compte parmi les institutions qui ont soutenu le  processus de réformes des institutions du Congo. Michaëlle Jean avait, à cet effet, adressé un message de félicitations au président Denis Sassou N’Guesso, suite à sa réélection au scrutin du 20 mars dernier.

Au-delà des allocutions et au cœur des ateliers…

 Le programme a concerné des échanges sur des thématiques spécifiques sous la forme d’ateliers ou de plénières. En levée de rideau, les conférenciers ont suivi l’intervention de Jean-Paul Laborde, Sous-secrétaire général des Nations unies, Directeur exécutif du Comité contre le terrorisme. Sont aussi intervenus : Salma Belaala, chercheuse Marie Curie sur la prévention de la radicalisation violente Sahel et Maghreb (Algérie - France), Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal. Au centre des débats, les « Notions, concepts et référentiels de la radicalisation dans l’espace francophone.»

Pendant trois jours, sont passés en revue : les enjeux juridiques et la réponse légale dans la lutte contre le terrorisme ; l’intégration des dimensions droits de l’Homme et libertés fondamentales dans les stratégies nationales de lutte contre le terrorisme ; le traitement médiatique du terrorisme, etc.

Les conférenciers réunis à Paris ont à l’esprit que « le contexte exige notamment de repenser la sécurité afin que celle-ci soit en mesure de répondre non plus seulement aux menaces conventionnelles mais également aux menaces de type asymé­trique dont relèvent le terrorisme et son corollaire, le crime organisé. » Unanimement, les experts reconnaissent que « des institutions fragiles sont en effet sources d’instabilité et font ainsi le lit du terrorisme. De même, des institutions faibles et sans moyens légaux modernes et adaptés favorisent les activités criminelles…qui alimentent les réseaux terroristes. »

Il ne s’agit pas pour la francophonie de penser la stratégie à partir du sommet des institutions ou de l’Etat mais de niveler par le bas si elle veut atteindre ses objectifs. Sera pris en contact le rôle joué par les autorités locales, la chefferie traditionnelle et les services régaliens car, de l’avis de certains experts, le rôle de ces entités constitue « un mode d’actions majeur de la lutte antiterroriste. »

Etant donné que les jeunes sont plus exposés aux sollicitations des terroristes, il sied de prévenir leur radicalisation violente en « faisant société avec eux et avec la société civile », en théorie comme en pratique. Objectif : allumer les contrefeux de l’éducation, de la culture, de l’histoire dans les écoles, les universités, les associations, les salles de sport et de spectacle, dans les familles, dans les rues, les villages, les quartiers et les villes.

« C’est au plus près du terrain mais aussi sur Internet et sur les réseaux sociaux qu’il faut agir et porter ensemble des messages positifs, et intelligents », pensent certains experts.

Dès sa prise de fonctions, en janvier 2015, la secrétaire générale de la Francophonie a érigé la lutte contre le terrorisme et la radicalisation violente au rang des priorités de son mandat. /-

 

Les Dépêches de Brazzaville

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Jean Claude Gakosso à Paris, en France, avec la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean.

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