Lutte contre le terrorisme : le G5 Sahel à l’heure du bilan

Mardi 25 Février 2020 - 16:00

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Les chefs d’Etat du G5 Sahel aborderont, six ans après sa création, de nombreux points non réglés à l’occasion du 6e sommet ouvert le 25 février à Nouakchott en Mauritanie.

Les travaux de cette grand-messe se déroulent dans un contexte sécuritaire tendu. La capitale mauritanienne abrite également l’assemblée générale de l’Alliance Sahel, une coordination d’une partie des bailleurs de fonds du G5 Sahel. Une réunion suivie avec intérêt par les Etats membres.

Selon un expert sahélien des questions de défense, le sommet de Nouakchott doit poser des actes forts pour freiner la montée du terrorisme dans le secteur des trois frontières, Mali-Niger-Burkina Faso.

Selon lui, il faut renforcer la logistique militaire de la force conjointe du G5 Sahel, au-delà des 46 véhicules blindés récemment donnés par l’Union européenne pour l’équipement des contingents militaires des États.

Au cours des cinq derniers mois, les attaques terroristes ont fait des centaines de morts et engendré des centaines de milliers de déplacés parmi les populations des pays du secteur des trois frontières, Mali-Niger-Burkina Faso.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a déploré, il y a quelques jours, les déplacements massifs de populations qui ont fui leurs régions d’origine pour d’autres régions moins exposées aux violences jihadistes au Burkina. L’insécurité a également conduit des milliers de personnes à quitter leurs villages pour des endroits plus paisibles au Mali.

120 terroristes « neutralisés »

Vendredi, l'état-major des armées français a annoncé la « neutralisation » de 120 terroristes au cours d'une opération conjointe dans le Tillabéri, au sud-ouest du Niger.

Une comptabilité des morts pour l'heure invérifiable et qui ne correspond pas à la réalité complexe du terrain, selon Niagale Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network, un réseau de chercheurs travaillant sur la sécurité.

Ces derniers mois, les pays du G5 ainsi que la force française Barkhane ont multiplié les communiqués pour faire part de victoires sur le terrain. « On est dans une bataille de communication. Par ailleurs, ces communiqués apparaissent de plus en plus décalés de certaines orientations clairement fixées au sommet de Pau (…) Ces victoires chiffrées me paraissent en grand décalage avec l’objectif de protection des populations civiles qui est mentionné dans le communiqué de Pau et qui devrait être mis au cœur de la stratégie retenue », a affirmé Niagale Bagayoko.

Au cours du 6e sommet du G5 Sahel, les présidents vont évaluer les progrès réalisés dans le cadre de l’opérationnalisation de la Force conjointe et l’adoption de la Stratégie de communication de l’institution, ainsi que les programmes et projets prioritaires dans les domaines de la sécurité et du développement de la région.

Mise sur pied en 2017, la Force conjointe compte 5 000 soldats issus des forces armées des États membres et poursuit sa montée en gamme avec 21 opérations à son actif – dont des opérations civilo-militaires. Elle se déploie dans les zones frontalières d’un espace qui s’étend sur 3 300 kilomètres d’ouest en est et sur 1 600 kilomètres du nord au sud.

 

Josiane Mambou Loukoula

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