Mali : encore des adoptions italiennes bloquées

C’est à l’opinion publique que 15 familles italiennes ont décidé de s’adresser pour savoir à quel saint se vouer. Depuis 22 mois, soulignent-elles, des enfants dont ils avaient assumé toutes les formalités d’adoption, continuent de vivre dans le silence total dans des orphelinats au Mali. Les dossiers sont enfermés à clé dans des tiroirs et personne ne semble en mesure d’en dire le pourquoi ni animés de la volonté de les en dépoussiérer.

Un élu s’est ému de cette situation. Aldo di Biagio, sénateur du parti « Pour l’Italie », a adressé une interrogation écrite au Parlement de son pays pour appeler le gouvernement de Matteo Renzi à se mouvoir. C’est en s’activant avec efficacité  en février dernier que les petits enfants congolais, bloqués à Kinshasa depuis décembre, ont pu rejoindre leurs familles italiennes en mai dernier.

Di Biagio croit savoir que le blocus malien s’explique par une mauvaise interprétation du nouveau code de la famille. Car « même la Cour suprême du Mali a estimé que la décision de bloquer ces adoptions relève de l’abus de pouvoir », soutient le sénateur. En attendant, les familles italiennes sont toujours dans l’attente de pouvoir embrasser des enfants auxquels ils s’étaient déjà attachés pendant les phases préliminaires de préparation des dossiers.

« Nous avons activé une cellule de réconfort à la Farnesina (ministère italien des AE, Ndlr) ; nous sommes sûrs que l’intervention du gouvernement ne saura tarder », indique-t-il. À rappeler que pour le cas des petits congolais, les dossiers avaient été pris en tenaille dans un contexte difficile, le gouvernement ayant découvert des irrégularités dans certaines adoptions, notamment de couples canadiens qui ne constituaient pas des familles dans l’entendement moral et juridique des Congolais.